Christine Lagarde, nomination surprise à la présidence de la BCE, soumise à validation du vote du parlement européen
Un choix surprenant pour beaucoup d’observateurs. Christine Lagarde n’étant ni économiste ni banquière centrale. D’autant plus qu’elle avait annoncé fin 2018, dans les colonnes du Financial Times, ne pas souhaiter de poste au sein de l’UE. Christine Lagarde quitte donc le FMI, en attendant la validation de sa nomination à a la tête de la BCE par le parlement européen.
mercredi 3 juillet 2019, par FranceTransactions.com
Christine Lagarde à la tête de la BCE
Christine Lagarde quitte le FMI. La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) Christine Lagarde, 63 ans, s’est dit "très honorée d’avoir été nominée pour la présidence" de la Banque centrale européenne (BCE). "Au vu de ce qui précède, et en consultation avec le Comité d’éthique du Conseil d’administration, j’ai décidé de quitter provisoirement mes fonctions de DG (directrice générale) du FMI durant la période de nomination", a-t-elle ajouté dans un tweet. Elle sera remplacée provisoirement à la tête du FMI par son numéro 2, David Lipton.
Une nomination surprise
« C’est un peu curieux, parce qu’elle n’est pas connue pour être l’une des grandes penseuses de l’économie », estime Alicia Levine, stratégiste à BNY Mellon, une banque américaine. « Ça n’aurait pas été mon premier choix », renchérit, anonymement, l’analyste d’une grande banque européenne. « En cas de crise de la zone euro, je ne sais pas si elle aura l’autorité intellectuelle nécessaire », ajoute un autre. « On s’est tous mis à fouiller dans ses discours passés pour connaître sa position sur les questions de politique monétaire », explique Frédérik Ducrozet, analyste à la banque privée suisse Pictet.
Un choix souhaité par Angela Merkel
En nommant Christine Lagarde, 63 ans, les Vingt-Huit ont fait un choix politique plutôt que technocratique. L’ancienne ministre de l’économie de Nicolas Sarkozy (2007-2011), à la tête du FMI depuis huit ans, a l’immense avantage de très bien connaître les leaders européens. Elle est particulièrement appréciée de la chancelière allemande Angela Merkel, qui lui a rendu hommage mardi : « Elle a été choisie parce qu’elle a pris un rôle de leader indiscutable au FMI et je crois que si elle peut faire ça, elle peut diriger la BCE. »