Crédit Agricole SA surprend au deuxième trimestre 2023 avec des bénéfices nets en forte hausse à plus de 2 milliards
Carton plein pour Crédit Agricole SA au deuxième trimestre 2023, les bénéfices explosent de 27%.
vendredi 4 août 2023, par Denis Lapalus
Bis repetita pour Crédit Agricole ! Comme pour le premier trimestre 2023, la banque surprend une nouvelle fois par ses résultats exceptionnels. Son bénéfice net dépasse largement encore au deuxième trimestre les anticipations du consensus des analystes. Ainsi, Crédit Agricole SA (l’entité cotée du groupe mutualiste) a enregistré des revenus en hausse de 18,8 % sur un an, à 6,67 milliards d’euros. Le consensus de marché publié par Bloomberg n’était que de 5,9 milliards. Le résultat avant impôts de 2,04 milliards est supérieur de 24.7 % à celui du T2 2022.
Crédit Agricole SA semble être la seule banque française dont les provisions pour risques augmente fortement. BNP Paribas, banque SG et la Banque Postale restant avec des coûts de risque très faibles.
Activité commerciale soutenue
L’activité commerciale a connu une bonne dynamique ce trimestre dans l’ensemble des métiers du Groupe grâce au modèle de banque relationnelle. Sur le deuxième trimestre 2023, la conquête brute reste élevée avec + 471 000 nouveaux clients en banque de proximité, et le fonds de commerce progresse de +114 000 clients. Plus spécifiquement sur le trimestre, le Groupe a conquis +371 000 nouveaux clients en banque de proximité France et +100 000 nouveaux clients en banque de proximité à l’international (Italie et Pologne) et le fonds de commerce croît respectivement +69 000 et +45 000 clients.
La collecte se maintient à un bon niveau dans le pôle de Gestion de l’épargne et assurance, à +1,1 milliard d’euros sur le trimestre, tirée par une collecte nette positive en Gestion d’actifs de +3,7 milliards d’euros malgré l’aversion au risque des clients dans des marchés incertains, à la fois en actifs MLT et en Trésorerie, auprès des particuliers, des institutionnels et dans les JV en Inde et Corée. Pour les activités d’assurance, la collecte nette demeure positive en France, s’appuyant sur le succès des unités de compte obligataires, qui tire également le taux de la collecte brute en unités de comptes, qui reste élevé à 45,3% ; l’activité reste également soutenue en assurance dommages et protection des personnes, avec un chiffre d’affaires qui progresse respectivement de +10,4% et +5,2% par rapport au deuxième trimestre 2022. Les taux d’équipement en produits d’assurance continuent à progresser sur un an et s’élèvent à fin juin 2023 à 42,8% pour les Caisses régionales, 27,4% pour LCL et 17,9% pour CA Italia.
Production de crédits en baisse
En banque de proximité, la production de crédit est en recul par rapport au deuxième trimestre 2022 dans un marché baissier, mais le niveau des encours crédit continue à progresser pour l’ensemble des métiers. La production habitat est en baisse en France, dans le contexte de resserrement de la politique monétaire (-45,6% pour LCL et -23,7% pour les Caisses régionales), mais également en Italie (-23,5%). En même temps, le taux à l’octroi des nouveaux crédits habitat continue à augmenter par rapport à mars 2023 à la fois pour la banque de proximité en France et en Italie.
Le coût du risque explose
Le coût du risque de crédit sous-jacent est en dégradation à -854 millions d’euros, soit une hausse de +39% par rapport au deuxième trimestre 2022 qui s’élevait à -615 millions d’euros. La charge de -854 millions d’euros sur le deuxième trimestre 2023 se décompose en une dotation sur encours sains (niveau 1 et 2) de -154 millions d’euros (contre 220 millions d’euros au deuxième trimestre 2022), un provisionnement de -697 millions d’euros pour risque avéré (niveau 3 - contre 401 millions d’euros au deuxième trimestre 2022), dégradation liée au passage en défaut de grands dossiers de place français et à la hausse du risque avéré sur la banque de détail et le crédit à la consommation, et enfin une dotation de -3 millions d’euros de risques autres. Les niveaux de provisionnement ont été déterminés en tenant compte de plusieurs scénarios économiques pondérés, comme lors des précédents trimestres, et en appliquant des ajustements forfaitaires sur des portefeuilles sensibles. Les scénarios économiques pondérés du deuxième trimestre ont fait l’objet d’une mise à jour, avec un scénario favorable (PIB à +1% en France en 2023, +2,4% en 2024) et un scénario défavorable (PIB à +0,1% en France en 2023 et -0,1% en 2024). Le coût du risque sur encours8 sur quatre trimestres glissants atteint 25 points de base, soit en ligne avec l’hypothèse du Plan à Moyen Terme à 25 points de base. Il atteint 29 points de base en vision trimestrielle annualisée9.