Crédit : explosion des incidents de paiements (+25% au premier semestre 2022), les Français, trop endettés, peinent à rembourser
Le revers de la médaille des taux d’intérêt trop bas ? Les Français se sont lourdement endettés, la hausse du coût de la vie, avec cette inflation galopante, fait le reste. Les incidents de paiements explosent, les inscriptions au
jeudi 18 août 2022, par Denis Lapalus
Crédit : les incidents de remboursement se multiplient
Sans surprise, les Français, lourdement endettés, ont de plus en plus de mal à jongler avec leur budget mensuel. La hausse généralisée des prix, des services et des taxes (dont la taxe foncière) pourra faire regretter certains emprunteurs de s’être si lourdement endettés, même avec des taux pourtant si bas. En portant leurs emprunts sur de longues durées, le coût relatif des crédits immobiliers souscrits par les Français n’a jamais été aussi élevé. Un paradoxe que beaucoup découvrent désormais, mais il est trop tard.
Fichier national des incidents de paiement (FICP)
En juillet 2022, 58.135 personnes ont ainsi été ajoutées au Fichier national des incidents de paiement (FICP) en raison d’un incident de paiement, un chiffre en hausse de 30% sur un an. La tendance est même à l’accélération, puisque la moyenne depuis le début de l’année (cumul de janvier à juillet) est de +25 % (soit 393.944 incidents de paiement déclarés).
Retrait de 9.000 cartes bancaires
Ce sont aussi près de 9.000 cartes bancaires qui ont été retirées à leurs titulaires pour le seul mois de juillet « suite à un usage abusif », selon la terminologie officielle. A l’échelle de la population bancarisée, le nombre de cas reste bien sûr limité, mais l’accélération est tout de même très nette : les retraits ont progressé de 28 % sur un an (juillet 2022 comparé à juillet 2021), alors qu’en cumul (de janvier à juillet), la hausse n’est que de 9 %.
Records d’incidents depuis 2019
Qu’il s’agisse des incidents de paiement ou des retraits de carte bancaire, l’année 2022 s’installe ainsi sur des niveaux supérieurs à 2020 et 2021, deux années où les mesures de soutien à l’économie liées à la crise sanitaire (prêts garantis par l’Etat, chômage partiel, moratoires bancaires...) ont donné de l’oxygène aux ménages.
Hausse du taux de surendettement à venir ?
La vigilance paraît aussi de mise chez les ménages, à en croire un autre signal faible observé par la Banque de France : le nombre de visiteurs à s’être rendus sur le site Web de l’institution consacré à l’inclusion bancaire, afin de s’informer ou de rechercher un accompagnement souligne Les Echos. L’audience a bondi de 39 % au mois de juillet (164.720 visiteurs uniques).