La Caisse d’Épargne souhaite créer des postes de conseillers financiers locaux, non salariés

Voici une innovation qui devrait faire parler d’elle. Selon les informations publiées dans le quotidien Les Echos, la Caisse d’Épargne souhaite tester ce nouveau dispositif : afin de palier la fermeture d’agence, la banque ferait appel à des conseillers financiers locaux, non salariés de la banque. Ils seraient alors rémunérés principalement sur la base de commissions.

mardi 18 février 2020, par Denis Lapalus

Fermer ses agences sans perdre ses clients

Difficile pour les banques de procéder à la fermeture d’agences tout en maintenant un contact local avec ses clients. Internet n’est pas la réponse pour tous les clients. Certains souhaitent impérativement rencontrer un conseiller financier, surtout en ce qui concerne les placements et l’assurance. Afin de tenter de trouver une solution à cette problématique, la Caisse d’Epargne souhaite tester un nouveau dispositif : avoir recours à des conseillers financiers locaux, non salariés de la banque. Pour sa phase de test, autour de 3 agences seulement (situées en Bretagne et Pays de Loire), la Caisse d’Epargne cadre largement les choses.

Agence Caisse d’Épargne Bussy St Georges © FranceTransactions.com

Conseillers indépendants, mais pas de conseils indépendants

Tout d’abord, ces nouveaux conseillers financiers locaux ne seront pas salariés de la Caisse d’Epargne. Ils devront donc avoir leur propre structure juridique (SASU ou autre) et donc leurs propres assurances professionnelles. Les candidats à ces nouveaux postes ne devraient donc pas être nombreux, compte-tenu des coûts financiers induits. Car ce n’est pas tout. Ils devront également signer un mandat d’exclusivité, comme cela est pratiqué pour les agents des assureurs (Axa, Allianz, MMA, etc.). Impossible donc pour eux de proposer les meilleurs produits du marché, mais seulement les produits maison. Autant dire que le client n’y gagnera donc pas au change non plus de son côté. Les placements commercialisés par la Caisse d’Epargne figurant le plus souvent parmi les moins performants du marché. Ainsi, si ces conseillers d’un nouveau genre seront indépendants, juridiquement, leurs conseils, eux, ne seront, en aucun cas, indépendants. Et pour cause...

Des conseillers rémunérés à la commission

Sans surprise, ces conseillers financiers locaux seraient donc rémunérés, pour tout ou partie, à la commission sur les nouvelles souscriptions ainsi que les encours, fermant du même coup, sans ambiguïté, la question de l’indépendance du conseil. Fort logiquement, les produits les plus commissionnés seront alors les plus conseillés. Un travers existant actuellement pour tous les conseillers financiers non indépendants.

Des conseillers triés sur le volet

Représentants de l’image de marque de la Caisse d’Epargne, sans toutefois bénéficier de ses avantages, car non salariés, la banque va trier ses nouveaux conseillers sur le volet. Son image de marque est engagée. Ainsi, trois domaines d’expertise seraient testés, en banque, placement et assurance afin de délivrer son mandat d’exclusivité, après vérification évidemment de toutes les habilitations réglementaires (Inscription ORIAS, organisation professionnelle, formations obligatoires annuelles...).

Des formations professionnelles obligatoires

Tout conseiller financier doit suivre des formations annuelles obligatoires, quel que soit son domaine d’intervention : banque, placement ou assurance. En recourant à des conseillers externes, la Caisse d’Epargne pourra donc également réduire ses coûts de formation. De même, le conseiller financier devra assumer seul son rôle de conseiller et sera donc susceptible de poursuites à titre personnel pour défaut de conseil. Les épisodes judiciaires des placements de type Doubl’ô et autres déboires des banques à réseaux en matière de placements à risques devraient faire réfléchir les postulants.

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