Néobanques : lutte contre le blanchiment (LCB-FT), N26 sous le coup d’un audit poussé demandé par la BaFin

Les néobanques sont dans la ligne de mire des autorités de contrôle. Avec leur succès, appliquer les procédures strictes de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme est un réel défi supplémentaire. Déjà en pertes financières, ces procédures ont un coût exorbitant pour ces entités. N26 subit de nouveau les foudres de la BaFin, mais cette fois-ci, une lourde sanction est attendue. La néobanque ayant déjà été avertie fin 2019.

vendredi 14 mai 2021, par Denis Lapalus

À l’instar d’autres néobanques à fort développement, comme Revolut en Angleterre sous le contrôle de la FCA, N26 subit désormais également les foudres récurrentes de la BaFin, son entité de tutelle allemand. Une sanction est attendue après les résultats de l’enquête diligentée auprès d’un cabinet d’audit indépendant.

LCB-FT : N26 de nouveau épinglé par la BaFin ?

D’après les informations diffusées dans le Financial Times, la BaFin, superviseur allemand des banques [1], reprocherait de nouveau des manquements au respect des procédures en matière de lutte contre le blanchiment d’argent. N26, la néobanque au 1,8 million de clients en France en seulement 4 ans, a déjà été rappelé à l’ordre en 2019 par la BaFin, sur ce même sujet, la lutte contre le blanchiment d’argent. Cette fois-ci, la BaFin a nommé un cabinet d’audit externe pour constater les potentielles failles, ce qui est une démarche rare. Le cabinet d’audit Mazars a été diligenté pour mener à bien l’audit. Une sanction de N26 semble inévitable.

N26 : déjà pointé du doigt fin 2019

Trois mois après la première intervention de la BaFin en mai 2019, le co-directeur général de N26, Valentin Stalf, a déclaré au FT que les problèmes à la banque n’étaient jamais aussi graves que suggérés dans les médias et avaient été en grande partie résolus. « Nous avons une licence bancaire complète et nous nous conformons à toutes les lois existantes », avait-il déclaré à l’époque. « Il y avait certaines choses que BaFin a critiquées et que nous avons abordées immédiatement, et d’autres sur lesquelles nous avions déjà travaillé. »

Une forte sanction attendue pour N26

La BaFin a déclaré mercredi au FT dans un communiqué qu’elle avait décidé de prendre des mesures réglementaires supplémentaires afin de lutter contre les « lacunes persistantes en matière de prévention du blanchiment d’argent », ajoutant que ces lacunes persistaient malgré son examen attentif.

N26, une croissance fulgurante

N26, évalué à 3,5 milliards de dollars lors d’un tour de table l’année dernière, est l’une des banques challenger à la croissance la plus rapide en Europe depuis sa création en 2013. Elle a levé près de 800 millions d’euros auprès d’investisseurs tels que Tencent, Allianz X et Peter Thiel. Plus tôt cette année, la banque, qui compte plus de 7 millions de clients dans 25 pays, a déclaré qu’elle travaillait « à une cotation publique à l’avenir ».

N26, une introduction en bourse visée pour 2023 ?

Après l’orage, le beau temps ? Une fois toute cette procédure subit et la sanction infligée, N26 pourra de nouveau envisager une introduction en bourse, une fois l’effet médiatique négatif dissipé. N26 vise une entrée en Bourse, probablement après 2023. Et ce même si elle a affiché en 2020 encore 110 millions d’euros de pertes nettes sur ses principaux marchés européens. Forte de 1.500 employés, la fintech s’est vue valorisée 3,6 milliards de dollars lors de sa dernière levée de fonds il y a un an.

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