Aristophil : la cour d’appel de Paris valide quelque 100 millions d’euros de saisies

La cour d’appel de Paris a validé lundi quelque 100 millions d’euros de saisies opérées auprès du fondateur d’Aristophil et sa fille, soupçonnés d’avoir escroqué des centaines d’épargnants en les incitant à investir dans des manuscrits anciens, a-t-on appris de sources concordantes.

lundi 29 février 2016, par FranceTransactions.com (avec AFP)

Aristophil : la cour d’appel de Paris valide quelque 100 millions d’euros de saisies

Gérard Lhéritier et sa fille, responsable de la gestion des collections, sont notamment mis en examen pour escroquerie en bande organisée.

Quelque 130 millions d’euros, biens immobiliers, assurances-vie, comptes bancaires, avaient été saisis dans l’attente d’un éventuel procès.

"La chambre de l’instruction a confirmé 80% de ces saisies, c’est extrêmement satisfaisant. Mais le combat continue : cela ne représente que 10% du préjudice global déclaré", a relevé Matthias Pujos, avocat de parties civiles.

Francis Triboulet, avocat de Gérard Lhéritier, a pour sa part indiqué à l’AFP que son client allait se pourvoir en cassation, dénonçant une décision "injuste" et "contraire aux droits fondamentaux".

Dans cette affaire, les enquêteurs soupçonnent un système pyramidal de cavalerie de type Ponzi, système rendu célèbre par l’affaire Madoff.

Aristophil proposait à ses clients d’acheter des parts dans des manuscrits figurant dans le catalogue de la société, comme le testament politique de Louis XVI, des écrits du général de Gaulle, du marquis de Sade ou d’André Breton...

La société annonçait des taux de rendement de 8 à 9%,un niveau surprenant pour les enquêteurs, qui se demandent si l’apport des nouveaux investisseurs ne servait pas à payer ceux qui souhaitaient récupérer leur mise agrémentée de taux élevés.

Les policiers chargés de l’enquête ont comptabilisé quelque 18.000 souscripteurs ayant conclu des contrats pour un montant de 850 millions d’euros, selon une source judiciaire.

L’enquête a révélé que la Société Générale avait évalué dans une note de mars 2014 les risques que représentait Aristophil pour les investisseurs. Soulignant que la société était seule sur ce marché, la banque estimait qu’il existait un risque de "bulle" et considérait que "s’il n’y a plus d’acheteurs", Aristophil ne pourrait plus payer les "premiers investisseurs".

Nicolas Lecoq-Vallon et Hélène Feron-Poloni, avocats de victimes, ont assigné Société Générale et la banque CIC au civil, leur réclamant au total 150 millions d’euros.

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