Hausse de la taxe de séjour : trois petits tours, et puis s’en va ?

Le gouvernement a marqué ses réticences su la hausse de la taxe de séjour : après le ministre en charge du Tourisme, Laurent Fabius, c’est le ministre des Finances, Michel Sapin, qui a pris ses distances.

lundi 7 juillet 2014, par FranceTransactions.com (avec AFP)

Hausse de la taxe de séjour : un virage à 180 degrés en quelques jours seulement

L’Assemblée nationale a adopté le 25 juin un amendement déplafonnant le montant maximum de la taxe de séjour (de 1 à 5 euros pour les trois étoiles, et de 1,50 à 8 euros pour les 4 et 5 étoiles). Le secrétaire d’Etat au Budget, Christian Eckert, avait alors indiqué que le gouvernement s’en remettrait à la sagesse de l’Assemblée.

Mais le gouvernement a depuis marqué ses réticences : après le ministre en charge du Tourisme, Laurent Fabius, c’est le ministre des Finances, Michel Sapin, qui a pris ses distances. "C’était une erreur, non pas dans la préoccupation des collectivités territoriales concernées (...) mais, aujourd’hui, on ne peut pas donner de signaux de cette nature", a dit M. Sapin lors de l’émission BFM Politique dimanche.

Dès samedi, le Premier ministre, Manuel Valls, avait jugé dans une interview à RTL que la hausse de la taxe de séjour votée par l’Assemblée nationale était "beaucoup trop importante".

La ville de Paris pour la hausse

Manuel Valls est "extrêmement sensible" aux arguments de la Ville de Paris concernant l’augmentation de la taxe de séjour, en dépit des réticences qu’il a exprimées comme plusieurs ministres, a affirmé lundi la maire de Paris, Anne Hidalgo (PS).

La Ville de Paris a fait connaître la semaine dernière son soutien à cette mesure, soulignant que son montant actuel était très inférieur à celui pratiqué dans nombre de capitales européennes, et qu’il s’agirait d’un juste retour par rapport aux investissements de la Ville en faveur de l’attractivité touristique, 250 à 300 millions d’euros au moins par an.

"Je n’ai pas les mêmes indications que ce que j’ai lu dans la presse ce week-end. J’ai eu le Premier ministre au téléphone ce week-end (...) Il n’a dit qu’il était extrêmement sensible (à nos) arguments", a déclaré la maire de Paris au cours d’un point presse lundi matin.

Selon la maire, une des pistes proposées par la Ville, consistant à appliquer "au-delà des trois étoiles" une taxe proportionnelle au prix de la chambre "est une piste qui intéresse et qui paraît tout à fait judicieuse".

"Que dans un palace où vous payez la chambre 100 euros la nuit, prix plancher, on vous applique un tarif qui soit non pas forfaitaire de 90 centimes d’euros, mais en fonction du prix de la chambre -* Berlin c’est 5% du prix de la chambre -, ça n’est pas scandaleux", a-t-elle expliqué.

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