Le lâcher prise de la maîtrise du déficit budgétaire français : Valls se fera tirer les oreilles à Berlin dès lundi

Cela n’aura rien d’une visite de courtoisie. Valls est attendu de pied ferme à Berlin. Les annonces de laisser partir le déficit pour tenter de relancer l’emploi ne plait pas du tout outre-Rhin. Evidemment, c’est plus facile pour eux...

dimanche 21 septembre 2014, par FranceTransactions.com

L’Europe est loin d’être unie devant les déficits

L’Allemagne a le beau rôle, à la tête de la zone Euro, des déficits maîtrisés, et une économie qui répond présent. La France est empêtrée dans ses paradoxes, son droit de travail ubuesque, et son incapacité à se réformer.

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La faute à une faible inflation, au manque de reprise dans les autres pays, bref les Français seront toujours les champions du monde pour se justifier. Toujours est-il que le changement de cas, du tout impôt, au moins d’impôts et plus de redistribution en moins de deux ans, représente pour Merkel une volte-face difficile à cautionner.

Manuel Valls est attendu de pied ferme lundi à Berlin par Angela Merkel, dont le gouvernement ne cache plus sa frustration face à la décision de Paris de reporter son assainissement budgétaire sans conduire, selon l’Allemagne, des réformes structurelles.

Les Allemands remontés comme des pendules !

Ah ces Français, on ne peut pas compter sur eux ! Le Premier ministre français a déclaré mardi qu’il entendait convaincre l’Allemagne de "prendre ses responsabilités" pour relancer la croissance en Europe, tout en la persuadant de laisser la France réduire ses déficits publics à un rythme qui ne compromette pas une reprise encore balbutiante.

L’exercice s’annonce périlleux pour Manuel Valls au vu de l’impatience qui grandit en Allemagne. "Cela fait 25 ans que je couvre les relations franco-allemandes et je n’ai jamais vu les Allemands aussi agacés (...) par les Français", affirme Charles Grant, directeur du Centre for European Reform (CER), un cercle de réflexion sur l’Europe.

"Ils sont désespérés par Hollande, ils pensent qu’il n’arrive pas à contrôler les dépenses publiques ou à faire des réformes structurelles", dit le chercheur pour qui Berlin a davantage confiance en Matteo Renzi, le dirigeant italien.

Mettant en avant la faible inflation et une croissance atone dans la zone euro, Paris a reporté à fin 2017 l’objectif de faire passer ses déficits publics sous la barre des 3% du PIB alors qu’il s’était engagé à y parvenir en 2015.

Sur le plan des réformes, le compte, selon Berlin, n’y est pas. "Très peu a été fait. Ils doivent faire beaucoup plus", dit-on à la chancellerie allemande.

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