Modulation des allocations familiales selon les revenus : les Français sont pour, Hollande est contre pour l’instant

Près des deux-tiers des Français seraient favorables à la mise en place d’une modulation des allocations familiales selon les revenus. Evidemment le seuil fixé toucherait uniquement les plus aisés. Mais ce mécanisme en l’état avait déjà été retoqué par le Conseil Constitutionnel, au titre de l’égalité de traitement face à la politique familiale...

jeudi 9 octobre 2014, par FranceTransactions.com (avec AFP)

Allocations familiales : 12 milliards d’euros sont en jeu

Sujet sensible s’il en est. Des députés socialistes, à l’occasion de la présentation en conseil des ministres du projet de budget de la Sécurité sociale pour 2015 ont ressorti l’idée de moduler les allocations familiales selon les revenus. Les Français sont pour dans leur majorité, selon les derniers sondages.

Il s’agit de moduler les allocations familiales en fonction des ressources des familles. Aujourd’hui, les familles modestes et les familles aisées reçoivent la même somme, selon un principe "d’universalité" : 129,35 euros pour deux enfants, 295,05 pour trois enfants, 460,77 pour quatre. Il s’agirait donc de rendre ces allocations dégressives : plus les revenus sont élevés, plus les allocations baissent.

Le chef de l’Etat assure que l’idée n’est pas "retenue pour l’instant".

"C’est donc la branche famille qui sera principalement mise à la diète. Comme d’habitude", se lamente Yves Thréard dans Le Figaro. "La famille, tout un symbole pour la gauche. Lionel Jospin l’avait déjà malmenée. François Hollande continue. Après l’ouverture du mariage aux homosexuels et la révision du quotient familial, c’est aux allocations du même nom que sa majorité parlementaire veut s’en prendre, pour les moduler en fonction des ressources des ménages. À bas le principe d’universalité, pilier de notre politique familiale, l’une des rares politiques publiques qui donnent satisfaction", ajoute-t-il.

Laurent Joffrin dans Libération expose un point de vue radicalement différent : selon lui conditionner le versement d’allocations familiales aux revenus "instillerait seulement un zeste de justice sociale dans un domaine où cette considération était jusqu’ici tenue pour secondaire". Dans le contexte socio-économique, "on serait mal venu de s’en plaindre", estime-t-il.

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