Placements : les Français boudent toujours autant les produits dédiés à l’épargne retraite

Les placements dédiés à l’épargne retraite ont toujours autant de mal à obtenir la préférence des Français. Ces derniers préfèrent miser sur le placement multi-objectifs qu’est l’assurance-vie. 8% des Français miseraient même sur le livret A pour épargner pour leur retraite, une utilisation bien inadaptée des placements financiers.

samedi 18 avril 2015, par FranceTransactions.com

Selon le dernier sondage effectué par l’Institut CSA pour le Cercle des épargnants, effectué en février dernier, 6 Français sur 10 sont inquiets pour leur retraite. Si près de la moitié des Français épargnent dans ce sens, peu d’entre eux utilisent les placements dédiés à l’épargne retraite. L’étude montre que l’Assurance-Vie reste le produit financier préféré des Français pour préparer leur retraite.

Epargne retraite : l’assurance-vie plébiscitée

Même si l’assurance-vie est le véritable couteau suisse de l’épargne, ce n’est pas un placement dédié à l’épargne retraite. Néanmoins, elle reste plébiscitée par 36 % des actifs, suivie par le livret A (8% !). Les produits financiers dédiés à l’épargne retraite, dont le chef de file, accessible à tous, le PERP, ne recueille que 6% des suffrages des épargnants. Un constat surprenant, sans doute lié aux à-priori issus du lancement des premiers PERP, moribonds à ce jour.

Le mauvais usage des placements, l’exemple du livret A

fl" width="660" height="230" layout="responsive">fl Le livret A est un placement de court-terme, pour placer ses liquidités, une épargne de précaution, à horizon de 6 à 18 mois, mais en aucun cas pour épargner pour sa retraite. Et pourtant, 8% des Français le citent, comme placement épargne retraite. La raison peut en être simple, le livret A laisse l’argent disponible, à contrario des placements épargne retraite, comme le PERP, pour lequel le capital placé ne sera disponible en totalité qu’une fois la retraite arrivée. En réalité cette épargne déposée sur le livret A n’est donc pas véritablement de l’épargne retraite, mais une épargne de précaution, pouvant servir lors de la retraite, si elle ne sera pas utilisée avant.

Le PERP n’est toujours pas considéré à sa juste valeur

Pourtant fiscalement attractif dès lors que l’on paie des impôts sur le revenu, le PERP a également comme avantage de voir son fonds euros exempt de prélèvements sociaux. Le capital peut également être débloqué dans les conditions d’urgence financière. Par ailleurs, la sortie en capital au moment de la retraite, à hauteur de 20%, est également possible. Par ailleurs, le capital peut être débloqué en totalité pour financer l’acquisition de sa résidence principale à la retraite. Autant d’avantages qui devraient séduire davantage les épargnants sur le papier.

Mais le PERP souffre encore sans doute de la mauvaise presse qui lui a été faite à son lancement. A l’époque les premiers PERP étaient bourrés de frais, peu performants, et la sortie en capital n’était pas possible. Mais aujourd’hui, les PERP sont de plus en plus nombreux à être sans frais sur les versements, offrent des fonds euros plus performants que la majorité des assurances-vie, sont à ce titre exempts des prélèvements sociaux (à contrario des fonds euros des contrats d’assurance-vie) ;

Le paradoxe reste néanmoins entier, car l’étude indique également que les épargnants préfèrent l’assurance-vie pour ses placements sécuritaires. Or le PERP présente exactement le même type de support, le fonds euros. Les Français ayant choisi d’investir sur l’Assurance Vie déclarent le faire pour préparer leur retraite (48 %) et aider financièrement leur famille (37 %). A leurs yeux, l’assurance vie a pour principal avantage la sécurité (49 %), l’avantage fiscal sur les droits de succession arrivant en deuxième position (32 %).

En matière d’épargne, les Français privilégient la sécurité

En 2015, un Français sur 2 a l’intention de modifier son épargne, c’est-à-dire d’y puiser ou d’épargner davantage. Ils sont plus nombreux qu’en 2014 à n’envisager ni l’un ni l’autre (48 % en 2015 contre 42 % en 2014).

Dans une conjoncture économique marquée par des taux d’intérêt particulièrement bas, les Français sont 35 % à envisager de réallouer leur épargne : sur l’immobilier pour 20 % d’entre eux, 12 % prévoient de moins épargner et seulement 6 % envisagent d’épargner sur des produits un peu plus risqués.

La baisse des taux d’intérêts sur les livrets bancaires permet à l’assurance vie d’être classée meilleur produit d’épargne, avec 36 % des Français qui estiment qu’il s’agit du meilleur produit pour épargner. Une majorité d’entre eux privilégient les contrats en fonds euros (25 %). L’épargne logement (PEL, CEL) arrive en deuxième position, à 35 %. Les livrets bancaires (Livrets A, LDD, LEP, livret jeune) sont quant à eux plébiscités par 30 % des Français. Notons également que l’épargne salariale arrive en quatrième position loin devant les produits boursiers, plus risqués.

Les moins de 35 ans sont plus nombreux à porter leur préférence sur les livrets bancaires (40 %) et, assez logiquement, sur l’épargne logement (43 %) dans une optique d’acquisition de leur résidence principale : c’est là un parcours d’épargne rationnel. Dans ce contexte, les 50 ans et plus quant à eux se tournent donc davantage vers l’assurance vie (44 %), de même que les Français ayant les plus gros patrimoines financiers (49 %).

A la demande du Cercle des épargnants, CSA a conduit cette 13ème enquête sur les Français, l’épargne et la retraite qui s’inscrit dans une série d’enquêtes annuelles. Les interviews ont été réalisées par téléphone les 2 et 3 février 2015. L’enquête a été conduite auprès d’un échantillon national représentatif de 1010 personnes âgées de 18 ans et plus, constitué d’après la méthode des quotas (sexe, âge, région, taille du foyer, profession du chef de ménage), après stratification par région et catégorie d’agglomération.

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