Puissances économiques : la France perd sa 5ième place mondiale au profit du Royaume-Uni

C’est bien sans surprise, devant la vigueur de l’économie anglaise et l’enlisement de celle de la France, que le Royaume-Uni devient la 5ième puissance économique mondiale, la France passe donc 6ième. Le Brésil, 7ième, pourra donc maintenant talonner la France.

mercredi 7 janvier 2015, par FranceTransactions.com

Classement des puissances économiques mondiales : la France perd sa 5ième place

C’est le Figaro Economie qui révèle l’information, selon un document officiel publié sur le site de la Commission Européenne. Ce classement des puissances économiques se base sur le PIB (produit intérieur brut), la richesse créée annuellement. Or, la France fait du surplace, alors que le Royaume-Uni avance.

En 2014, le PIB britannique aura dépassé de 98 milliards d’euros celui de la France (2232 milliards d’euros pour le premier et 2134 milliards pour le second). À cette période de l’année, il s’agit bien sûr encore d’une estimation. Mais contrairement aux prévisions qui peuvent se révéler fausses, cette évaluation comptable, qui marque une différence de près de 4,5 % entre les deux pays, ne sera en aucun cas remise en cause lors de la publication définitive des bilans 2014 dans quelques semaines.

Trois explications : la croissance, l’inflation et la force du sterling

Il s’agit en réalité d’un secret de polichinelle, et tous les économistes qui suivent ces questions le savaient : « Sur les quatre derniers trimestres dont on connaît les résultats -* du quatrième trimestre 2013 au troisième de 2014 -, les calculs font apparaître que le PIB français a été de 2134 milliards d’euros en France et de 2160 milliards d’euros outre-Manche », observe Jean-Luc Proutat, économiste à BNP Paribas.

Puissances économiques : la France perd sa 5ième place mondiale au profit du Royaume-Uni © stock.adobe.com

Ce changement de classement repose sur trois éléments : une croissance économique beaucoup plus rapide pour l’économie britannique, un rythme d’inflation également plus soutenu outre-Manche et, last but not least, la réappréciation substantielle de la livre sterling.

Rappelons qu’en 2013 le PIB anglais était inférieur de 97 milliards d’euros au nôtre (respectivement 2017 et 2114 milliards d’euros). Or il a bénéficié d’une croissance en volume de 3 % en 2014, ce qui lui a permis de progresser d’une soixantaine de milliards d’euros. De même l’inflation britannique a été de l’ordre de 1,5 %, d’où à nouveau une augmentation de 30 à 40 milliards d’euros. À quoi s’est ajoutée la revalorisation de la livre sterling, de 5,4 % vis-à-vis de l’euro, ce qui a permis de gonfler le PIB des Anglais d’environ 126 milliards d’euros. De son côté, la France n’a bénéficié que d’une croissance de 0,4 % et d’une inflation du même ordre ; du coup, son PIB nominal ne s’est accru que de 20 milliards d’euros à peine, selon la Commission européenne.

Le Royaume-Uni historiquement devant la France

De leur côté, nos amis anglais se sont abstenus pour le moment de faire sonner tambours et trompettes après leur victoire sur les « froggies » (les Français mangeurs de grenouilles). Il y a quelques semaines, David Cameron, le premier ministre, se battait bec et ongles avec Bruxelles pour ne pas payer le surcroît de la contribution britannique au budget européen, laquelle résulte mécaniquement des bonnes performances de son pays.

Le Royaume-Uni surclasse à nouveau économiquement la France, ce qui n’avait cessé d’être le cas depuis le XVIIIe siècle et jusqu’en 1973. Seule la politique industrielle très ambitieuse de la présidence de Georges Pompidou avait alors mis fin à cette suprématie, la France passant pour la première fois de l’Histoire en tête. Sur les dix dernières années, le match a été très serré, lié au taux de change de l’euro et du sterling. Mais pour le millésime 2014, il n’y a pas photo comme diraient les commentateurs sportifs. Honneur au vainqueur.

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