Finance durable : banquiers, courtiers, conseillers financiers, CGP... Ont l’obligation désormais de vous questionner sur votre sensibilité extra-financière
Encore une mesure ubuesque imposée par l’Union Européenne. Les intermédiaires financiers, votre banquier, votre courtier en placements épargne, ou encore votre CGP, doit désormais vous interroger sur votre orientation vis à vis des critères extra-financiers. Sauf que, le plus souvent, personne ne sait exactement de quoi il s’agit...
mardi 2 août 2022, par Denis Lapalus
Dès ce 2 août 2022, les conseillers financiers devront s’enquérir de l’impact recherché par les clients au travers de leurs investissements, afin de leur proposer des produits financiers adaptés. Une contrainte supplémentaire sur un domaine pour le moins flou. Votre intermédiaire financier (banquier, courtier, CGP) doit connaître votre sensibilité aux critères extra-financiers de vos placements, via l’établissement d’un scoring. Vaste sujet. Ainsi, le profil d’investisseur d’un épargnant devra indiquer donner une proportion, avec un chiffre ou un degré d’intensité auxquels son conseiller doit se conformer. Les défauts de conseils devraient donc exploser...
Un questionnaire spécifique sur l’ISR / finance verte
C’est une poule qui a trouvé une brosse à dent. La réglementation impose un questionnement des épargnants, lors de l’entrée en relation avec un intermédiaire financier, concernant leur sensibilité aux investissements socialement responsables, tout comme les investissements durables. Le hic étant qu’aucun modèle d’interrogation n’est fourni, chaque intermédiaire devra donc réaliser son formulaire dans son coin afin d’aboutir sur un scoring. Mais le pire est que personne, pas même les intermédiaires financiers, ne sait exactement ce qu’est un investissement socialement responsable. Quels critères ? Quelle notation ? Quelles questions poser ?
Un investissement durable, c’est quoi ?
Personne ne peut le définir exactement. Des exemples de tentative peuvent faire sourire, notamment aux USA. Ce groupe chimique de renommée mondiale, spécialisé dans la chimie de synthèse, est mieux noté au niveau du développement durable, que la firme Tesla. Le recours aux batteries étant jugé négativement pour le développement durable. Est-ce bien ce sens que les épargnants ont en tête de l’investissement durable ? De même, la scandale ORPEA, bien noté au niveau ISR, a jeté un doute sur cette notion.
Des critères encore obscurs
Si les critères de deux des six objectifs environnementaux (l’atténuation du changement climatique et l’adaptation à celui-ci) ont été définis par Bruxelles dans le cadre de sa taxonomie verte, il en reste quatre à préciser sur l’eau, la pollution, l’économie circulaire et la biodiversité. Ils ne sont pas attendus avant l’automne. Et l’obligation de publication des données environnementales pour les entreprises ne commence qu’en janvier 2023 !