Finance Durable en berne ? Un manque d’information ou des produits financiers pas si durables que cela ?
Alors que le LDDS est une vaste tromperie, qui n’a pas grand chose à voir avec le développement durable et solidaire, le Conseil Economique, Social et Environnemental (Cese), de son côté, préconise que les épargnants puissent bénéficier d’une information obligatoire sur les produits de finance durable afin d’accélérer cette pratique d’investissement.
jeudi 24 janvier 2019, par FranceTransactions.com (avec AFP)
Commençons par le début, le LDDS ! Une vaste tromperie
Alors que le LDDS, pourtant si bien nommé Livret de Développement Durable et Solidaire, devrait contribuer positivement à la Finance Durable, Bruno Le Maire, lui-même, a reconnu le 27 novembre 2018, à l’occasion du Climate Finance Day, considérant qu’il y avait « un peu tromperie sur la marchandise » sur le LDDS. Le Ministre de l’économie et des finances a indiqué qu’il voulait s’assurer que l’usage de l’argent placé par les épargnants français dans les LDDS « aille exclusivement à des investissements verts ».
Ainsi si les Français sont évidemment favorables au développement de la fiance durable, encore faudrait-il apporter la preuve de son apport. De son côté, le CESE pense que le souci porte sur le manque d’information des épargnants en la matière.
Les épargnants doivent être mieux informés sur la finance durable (Cese)
"Il convient de rendre obligatoire une information de l’épargnant sur le sens qu’il souhaite donner à ses investissements et sur sa sensibilité au risque climatique", écrit le CESE dans un avis. "Il faut dès maintenant renforcer le fléchage de l’épargne, notamment celle issue de l’Assurance Vie et de l’é[a[pargne salariale]a], vers des produits prenant en compte des considérations environnementales, sociales et de gouvernance ou labellisés", ajoute l’instance consultative.
"Si la grande majorité de nos concitoyens partagent l’impératif d’aller vers une économie durable, force est de constater que l’information financière qui leur est communiquée à ce jour ne leur permet pas encore un fléchage éclairé de leur épargne", déplore le Cese.
Le président du Forum pour l’investissement responsable, Alexis Masse, constate dans ce rapport que bien souvent "même si les épargnants sont prêts à acheter des produits responsables, leurs conseillers bancaires ne leur en proposent pas".
Les Français, dont l’épargne est globalement abondante, "sont de plus en plus nombreux à souhaiter que les acteurs financiers se dotent des moyens de s’assurer du caractère socialement et environnementalement soutenable des activités qu’ils financent", insiste le Cese.
La finance durable désigne l’ensemble des activités financières qui prennent en compte des considérations environnementales, sociales et de gouvernance (les critères ESG) dans leurs décisions d’investissement.
La collecte du livret A a atteint 10,08 milliards d’euros en 2018, un niveau semblable à celui de 2017, année durant laquelle il avait signé sa meilleure performance depuis 2013 avec une collecte à 10,24 milliards d’euros.