Fonds H2O : des épargnants lésés se rebiffent, une action en justice prévue, via l’association Collectif Porteurs H2O

Près de 2.000 épargnants adhèrent d’ores et déjà à l’association Collectif Porteurs H2O, en vue d’une action en justice dans le but d’obtenir réparation suite à leurs investissements sur les fonds H20, illiquides pour partie.

jeudi 15 décembre 2022, par Denis Lapalus

Stars des recommandations seulement trois années encore de cela, plébiscités par les CGP, les fonds H2O sont passés de la lumière à l’ombre, du haut des podiums à la rubrique sanctions et actions en justice. De nombreux épargnants restent "collés" à leurs fonds H2O et ces fameuses "sides pockets" dont le calcul de leur valorisation reste toujours en attente, et donc, invendables.

Sanctions AMF en attente de confirmation

L’AMF, a l’origine de la suspension de la cotation de ces fonds, a mené son enquête, donné ses conclusions et formulé ses réquisitions et amendes (cf amendes records requises à l’encontre de H2O). L’affaire doit être jugée et le verdict devrait être rendu prochainement. La société de gestion H2O sera probablement sévèrement sanctionnée par l’AMF. Les réquisitions à son encontre sont connues et seront historiques. Toutefois, cela ne change pas grand chose pour les épargnants toujours "collés" à leurs fonds H2O depuis bien longtemps désormais. Près de deux années déjà. Afin de demander réparation de leur préjudice, plus de 2.000 épargnants ont adhéré à une association en charge de porter l’affaire en justice. La condamnation par l’AMF de la société de gestion H2O donnerait le coup d’envoi des hostilités.

Association Collectif Porteurs H2O

En attendant la décision du juge de l’AMF, les investisseurs lésés s’organisent pour pouvoir saisir la justice en février prochain. Pour l’instant, ils sont 2.200 à avoir adhéré à l’association Collectif Porteurs H2O. Créée par Gérard Maurin, gérant de patrimoine indépendant du cabinet Mesnil Finance, qui avait investi dans des fonds H2O depuis 2010, à titre personnel et pour certains de ses clients, cette association entend obtenir réparation des dommages subis. « Les adhérents ont tout type de profil, de l’épargnant français qui a misé 10.000 euros, soit toutes ses économies dans H2O, au client particulier sophistiqué qui a investi jusqu’au million ; il y a aussi des fonds d’investissement, des assureurs, et de toute origine, suisse, italienne, etc. », explique Gerard Maurin dans les colonnes du quotidien Les Echos. « Ces investisseurs ont 70 millions d’euros bloqués dans des fonds H2O. Une goutte d’eau sur le 1,6 milliard d’euros qui reste immobilisé dans des poches cantonnées (« side pockets ») de droit français, remplies de titres de dette de la nébuleuse Tennor. » « Notre objectif est qu’une majorité nous rejoigne », explique Gérard Maurin. L’association ne prendra plus de nouveaux plaignants à partir du 15 janvier.

Après Madoff, le dossier H2O ?

Une société privée Deminor, de droit luxembourgeois, spécialisée dans le financement des litiges prend part à cette aventure. Ce spécialiste, qui avait notamment œuvré pour le compte d’un peu plus de 4.000 investisseurs dans l’affaire Madoff, avance tous les frais de justice et de communication. En cas de succès, Deminor sera rémunérée à hauteur de 30 % de la somme récupérée par les investisseurs floués. Pour accompagner les épargnants, l’agence Vae Solis Communications a été recrutée ; le consultant Philippe Maupas, missionné. Leur avocat est Dominique Stucki. Une organisation de bataille qui pourrait rassurer plus d’un épargnant lésé.

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