Hollande / Sarkozy : des milliards d’euros manquent à la pelle !
Alors que le second tour approche à grand pas, plus de 10 milliards d’euros ne seraient pas budgétés dans les programmes des deux candidats. Détails...
mercredi 2 mai 2012, par Jérémie G.
Hollande / Sarkozy : un problème de calcul ?
Dans quelques jours nous connaitrons le nouveau président de la République française, mais quel qu’il soit, son programme risque d’être compliqué à mettre en place.
C’est en effet ce que l’institut Montaigne avait dénoncé mi-avril et que l’institut de l’entreprise a souligné il y a quelques jours en passant au crible le programme des deux candidats et en notant un besoin de financement de plus de 10 milliards d’euros pour chacun d’entre eux.
Ainsi, le programme du candidat UMP serait orphelin de 11,4 milliards d’euros quand il manquerait 12,1 milliards dans celui du candidat PS.
"Nicolas Sarkozy a entièrement chiffré son programme alors que François Hollande n’a détaillé qu’une partie de l’effort de redressement budgétaire qu’il entend soutenir", souligne Denis Eudoxe qui a dirigé l’étude pour l’institut de l’entreprise.
En revanche, il estime que certaines économies plébiscitées par Nicolas Sarkozy "paraissent très ambitieuses ou surestimées".
Sarkozy : il manque 11,4 milliards d’euros
Pour le président sortant, l’argent manquant viens de plusieurs horizons :
- le congé parental fractionné, la création de 24 000 places dans les prisons et les autres mesures de son programme devraient coûter 2,4 milliards d’euros de plus qu’annoncé ;
- 5,3 milliards d’euros supplémentaires seront nécessaires pour tenir les promesses de campagnes non évaluées ;
- la réduction du personnel de l’Etat ou des collectivités locales rapporterait 2,9 milliards d’euros de moins que prévu ;
- l’exonération de charges pour les séniors coûtera 200 millions d’euros et la taxe sur les exilés fiscaux rapporterait 500 millions de moins qu’attendu.
Hollande : il faudra trouver 12,1 milliards d’euros
Du côté de François Hollande, les origines du manque de budget sont moindres puisqu’ils proviennent majoritairement des promesses non chiffrées qui s’élèveraient à 10,3 milliards d’euros (internet très haut débit, rénovation énergétiques des logements anciens, petite enfance...).
Pour le reste, ce sont les hypothèses de croissance du candidat socialiste qui seraient surévaluées ainsi que les objectifs de réduction du train de vie de l’Etat, incompatible avec les recrutements dans la fonction publique et l’amélioration du traitement des fonctionnaires.
Au total, les deux candidats devront donc trouver plus de 10 milliards d’euros de nouvelles ressources ou risqueront de ne pas tenir une partie de leurs promesses.