Grèce : et là c’est le drachme...

Après des élections législatives radicales et des négociations gouvernementales houleuses, les grecs devront de nouveau voter en juin pour qu’un gouvernement puisse se former. Face à la poussée des parties privilégiant l’option de la sortie de la Grèce de l’Euro, le retour au drachme pourrait bien faire son retour plus vite que prévu. Explications...

lundi 21 mai 2012, par Jérémie G.

Grèce : les élections de la peur

Dans moins d’un mois, les Grecs iront voter pour élire une majorité gouvernementale capable de diriger le pays, après l’échec des négociations de coalition suite aux premières élections législatives d’avril-mai.

Des élections en forme de "compte à rebours mortel" pour la Zone Euro qui retient son souffle suite aux premiers résultats qui avaient mis en tête les partis radicaux, favorables à une sortie de l’euro ou à des mesures qui auraient mécaniquement la même issue.

En attendant le verdict des citoyens grecs, c’est la solvabilité du pays qui est en jeu et qui pourrait très vite poser problème. Malgré le respect du remboursement de titres de sa dette (436 millions d’euros le 15 mai et 3,3 milliards d’euros le 18 mai), la Grèce n’a pour le moment pas les fonds nécessaires pour rembourser les échéances du mois d’août ainsi que pour payer le salaire des fonctionnaires ou les retraites à partir de juillet.

Grèce : la situation économique se dégrade...

Il faut dire que la situation économique s’aggrave au pays d’Homère puisque la collecte d’impôt de mai est en très fort recul et que le manque à gagner pour l’Etat s’éleve sur l’ensemble du mois à près de 50 %.

Infos Plus : Le chômage en Grèce atteint aujourd’hui 22 % de la populations active.

Au premier trimestre, la Grèce a enregistré un recul de 6,2 % de son PIB bien loin de l’objectif des 4,7 % qui avait été fixé pour l’ensemble de l’année et qui devrait être très difficile à tenir.

Grèce : entre colère et raison ?

Dans cette situation catastrophique pour le pays, les discours du jeune leader de la gauche radical Alexis Tsipras, ont de plus en plus de succès. Après avoir récolté 17 % des votes le 6 mai, sa formation est aujourd’hui créditée de plus de 20 % par les instituts de sondages les plus conservateurs.

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Une enquête réalisée entre le 15 et 17 mai par l’institut Public Issue SA pour le quotidien "Ekathimerini" révèle par exemple que 28 % des votants se disent prêt à voter pour le parti de M. Tsipras la Syriza, contre seulement 24 % pour son plus proche concurrent la Nouvelle Démocratie (centre droit).

« Le 17 juin nous enterrerons le mémorandum. Nous voulons rester dans l’euro et l’Europe ne laissera pas tomber la Grèce par crainte de contagion. Mais, si tel était le cas, nous cesserons de rembourser la dette. », a récemment déclaré M. Tsipras. Un discours qui fait trembler les instances européennes et les investisseurs du monde entier.

Pourtant, tout ne semble pas perdu pour les défenseurs du mémorandum puisque l’opinion hésite de plus en plus avec un "vote de raison" par peur de voir le pays abandonner la monnaie unique. L’importance de l’appartenance à la Zone Euro semble fortement ancrée dans les mentalités des grecs.

Ainsi, de plus en plus de personnes pensent à orienter leur choix électoral vers des partis dont la priorité sera le maintien du pays au sein de l’Europe monétaire.

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