Italie : Moody’s taille à la serpe
Moody’s a dégradé la note italienne de deux crans en raison des risques de contagion de l’Espagne et de la Grèce. Détails...
vendredi 13 juillet 2012, par Jérémie G.
Italie : Baa2 et perspective négative...
Jeudi 12 juillet, l’agence de notation Moody’s a abaissé la note de l’Italie de deux crans, de A3 à Baa2 et a maintenu sa perspective négative. L’agence anglo-saxonne évoque la situation en zone euro et les risques de contagion venant d’Espagne et de la Grèce pour expliquer cette décision.
"L’Italie a plus de risque de connaître une hausse brutale de ses coûts de financement ou de ne plus avoir accès aux marchés financiers (...) en raison de la confiance de plus en plus fragile des marchés et du risque de contagion émanant de la Grèce et de l’Espagne", explique t-elle dans son communiqué.
Une analyse que semble partager le FMI qui a publié son évaluation annuelle mardi. L’institution internationale a indiqué que l’activité économique devrait reprendre en Italie "début 2013" mais que le pays serait "en retard par rapport au reste de la région" et surtout sous la menace d’une contagion de la crise en zone euro.
D’après Moody’s, les perspectives économiques de l’Italie à court terme sont mauvaises et le pays devrait s’attendre à une "faible" croissance et un "chômage plus élevé". Le risque est alors que Rome ne tienne pas ses objectifs de réduction des déficits et perde la confiance des investisseurs qui ne voudraient plus acheter de la dette italienne.
L’aide européenne suffira t-elle ?
Cependant, si l’Italie a connu une nouvelle contraction de son PIB au premier trimestre 2012 (-0,8 %), le pays devrait bientôt bénéficier de l’aide des mécanismes financiers européens.
Sous l’impulsion du Président du Conseil, Mario Monti, l’Italie va avoir recours au Fonds européen de stabilité financière (FESF) et au Mécanisme européen de stabilité financière (MESF) pour lutter contre l’envolée de ses taux d’emprunt qui dépassent régulièrement les 6 %.
Toutefois, Moody’s estime que cette aide devrait avoir un impact très limité. "Etant donné la taille de l’économie italienne et l’ampleur de la charge de la dette, la protection que ces mécanismes peuvent offrir serait limitée", explique l’agence.
Seule indication encourageante, l’agence d’évaluation financière a indiqué que si les les réformes économiques mises en place par le gouvernement Monti étaient bien appliquées, le pays devrait retrouver une perspective stable.