Chômage des seniors : Sapin met tout dans le même sac, avec la réforme des retraites 2013
Le gouvernement ne rétablira pas l’Allocation équivalent retraite, mais la question douloureuse des chômeurs âgés en fin de droits sera abordée précisément lors de la concertation sur les retraites en 2013, a promis mardi le ministre du Travail Michel Sapin.
mardi 30 octobre 2012, par FranceTransactions.com (avec AFP)
Chômeurs seniors en fin de droit : Sapin renvoie à la concertation de 2013 :
Interrogé devant la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale sur la suppression en 2011, décriée alors par la gauche, de l’AER, M. Sapin a répondu que le gouvernement "ne souhait(ait) pas qu’on en revienne à un dispositif qui serait le rétablissement des dispositifs existants même si ce serait mérité par rapport aux personnes concernées".
L’AER, qui permettait aux chômeurs âgés de faire la jonction entre fin du chômage et retraite, a été supprimée en janvier 2011 et n’a été que très partiellement remplacée par l’Allocation transitoire de solidarité (ATS), plongeant des milliers de seniors dans une situation financière et personnelle très difficile, accrue également par le recul de l’âge de la retraite. Les syndicats réclament son rétablissement.
Il s’agit d’une "question extrêmement douloureuse et délicate", "la situation est effroyable pour un certain nombre de personnes", "brutalement privées" des ressources escomptées et qui "tout à coup (...) tombent dans la trappe" a convenu M. Sapin.
Mais "mettre 800 millions, 900 millions, 1 milliard dans des dispositifs de cette nature, qui sont comme on dit dans le jargon +passifs+ par rapport àdes dispositifs d’encouragement à l’emploi +actifs+, il y a quelque chose d’un peu rageant du point de vue de l’action gouvernementale et de la mobilisation des fonds publics", a-t-il expliqué.
"A ce stade, le gouvernement souhaite que ce sujet puisse être abordé précisément dans lecadre des discussions sur le financement pérenne des régimes de retraite", début 2013, a poursuivi le ministre.
M. Sapin estime qu’il faut attendre de "connaître les effets exacts" du décret entrant en vigueur au 1er novembre pour autoriser la retraite à 60 ans pour ceux ayant commencé à travailler très tôt, "qui va résoudre un certain nombre des difficultés que nous venons de décrire".
"Je ne serais pas capable à ce stade-là de dire le nombre de personnes qui seraient concernées si on modifiait quelque chose (...), on est en train de travailler là-dessusmais ce sont évidemment des chiffres considérables", a-t-il dit.