Agence de notation 2, perte du triple A, le retour : un mauvais film !

Ce second épisode du film d’horreur Perte du triple A, dont la sortie était annoncée depuis 6 mois, fait un flop. Le scénario n’a rien d’original et les acteurs ne sont pas au meilleure de leur forme scénique. L’issue du film était par ailleurs connue d’avance... Elle n’en restera pas moins fatale pour les plus pessimistes.

mardi 20 novembre 2012, par FranceTransactions.com (avec AFP)

Quasi aucune réaction sur les taux et actions après la perte du triple A de la France par Moody’s

Les marché boursier et de la dette évoluaient à peine mardi dans la matinée, après la dégradation de la note de la France par Moody’s, l’indice CAC 40 s’insrivant en légère baisse alors que le taux de l’emprunt français à 10 ans se tendait très peu.

Pour les marchés, la décision de Moody’s de priver la France de son triple A "se traduit pour le moment par une légère correction, sans conséquence", résume Frédérik Ducrozet, économiste au Crédit Agricole CIB.

"Le taux a dix ans progresse de seulement deux à trois points de base, ce qui est quasi non significatif lorsque l’on sait qu’ils sont proches de 2%, leurs plus bas historiques", a-t-il souligné.

Vers 11H20 (10H20 GMT), le taux de référence français progressait à 2,098%, contre 2,073% lundi à la clôture, signe que sur le marché secondaire, là ou s’échange la dette des Etats, les investisseurs ne se détournent pas des obligations françaises.

L’écart de taux avec l’Allemagne, qui correspond à la prime de risque que les opérateurs sont prêts à payer pour détenir une obligation d’un pays moins bien noté, a parallèlement à peine bougé, s’inscrivant à 0,75 point de pourcentage.

Même absence de réaction sur le marché actions où l’indice CAC 40 perdait à peine 0,30% en milieu de matinée.

Pour Alexandre Baradez économiste chez Saxo Banque, la réaction des investisseurs à la décision de Moody’s est "quasi nulle". "S’il n’y a paseu de décrochage à l’ouverture il n’y en aura pas davantage après", souligne-t-il.

Même les valeurs bancaires, les premières susceptibles de pâtir de cette décision, résistaient : le Crédit Agricole s’adjugeait 0,17% alors que la Société Générale et BNP Paribas cédaient respectivement entre -0,20% et -0,30%.

Sur les marchés de taux, la réaction pourrait encore se faire attendre, souligne toutefois M. Ducrozet. "On peut s’attendre à des ajustements de positions notamment de la part de grands fonds de gestion qui n’ont pas le droit de détenir des obligationsnon notées Triple A, mais cela devrait être modeste", a-t-il expliqué.

"La France est désormais considérée comme un pays entre +AAA+ et +AA+. Par conséquent, il pourrait y avoir un léger ajustement sur le marché à court terme", mais limité, renchérissent les stratégistes chezBNP Paribas.

Moody’s a privé lundi soir la France de la meilleure note possible, "Aaa", dix mois après Standard and Poor’s. Seule Fitch maintient le triple A de la France.

Moody’s a annoncé attribuer désormais à la dette à long terme de Paris la note "Aa1", assortie d’uneperspective négative, ce qui signifie qu’elle pourrait à nouveau l’abaisser à moyen terme.

L’agence, qui menaçait d’abaisser la note française depuis le 13 février, évoque des "perspectives économiques de long terme affectées de manière négative par de multiples défis structurels", dont "une perte de compétitivité graduelle mais continue" et "des rigidités des marchés du travail, des biens et des services".

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