BCE : statu quo sur les taux directeurs ?
Le Directoire de la Banque Centrale européenne (BCE) se réunit aujourd’hui pour décider de l’orientation de la politique monétaire dans les semaines à venir. La BCE devrait vraisemblablement laisser son taux directeur inchangé...
jeudi 4 avril 2013, par Jérémie G.
BCE : une politique monétaire sans effet ?
D’après la plupart des observateurs, la Banque Centrale européenne (BCE) devrait laisser son taux directeur inchangé malgré certains indicateurs européens en berne et l’impact de la crise chypriote.
Une décision qui devrait être rendue publique dans l’après-midi à l’issue de la réunion du Directoire, qui estime qu’une nouvelle baisse du taux directeur principal n’aura que peu d’effet sur la relance de l’économie de la zone euro.
Le taux est d’ailleurs déjà fixé à 0,75 % depuis juillet dernier, soit son plus bas niveau historique, sans que les répercussions sur l’activité économique se fassent ressentir.
Pourtant, les dernières publications de l’Office européen de statistiques, Eurostat, ont dévoilé hier une nouvelle baisse de l’inflation à l’intérieur de la zone euro en mars à 1,7 %. Une baisse qui pourrait justifier une nouvelle baisse du taux, puisqu’elle pourrait permettre à la BCE de pratiquer une politique monétaire plus expansionniste.
Les entreprises peinent à se financer...
Mais pour la BCE, le problème est ailleurs, avec une hausse des taux de crédits dans certains pays, qui empêche un financement efficace de certaines entreprises.
"Ce n’est pas le niveau du taux directeur le principal problème, mais le fait que les taux de crédit dans la périphérie ne reflètent pas la politique de taux bas" pratiquée par la BCE, explique Michael Schubert, économiste chez Commerzbank.
Il y a donc un vrai problème de transmission de la politique monétaire de la BCE.
Un dossier chypriote rassurant ?
Autre dossier brûlant : Chypre. Après l’adoption du plan de sauvetage la semaine passée, Mario Draghi, le Président de la BCE devra convaincre les investisseurs que la situation des banques Laïki et Bank of Cyprus ne se reproduira pas dans un autre pays de la zone.
"M. Draghi va certainement mettre l’accent sur le fait qu’il y a peu de risque de contagion, que Chypre est +un cas unique+ et que les gouvernements doivent s’attaquer d’urgence à la question de la solvabilité des banques", indique Amit Kara, économiste d’UBS.
Cependant, la situation à Chypre n’a pas entraîné la panique des investisseurs et a permis aux Etats de la zone euro d’envisager le futur et la prochaine crise avec un peu plus de sérénité.