Les actifs financiers gérés en France ont accusé un fort recul de 11% en 2008, sous l’effet de dépréciations liées à la crise boursière et de rachats d’investisseurs, mais les épargnants n’ont pas pour autant cédé à la panique.
mercredi 28 janvier 2009, par Denis Lapalus (avec AFP)
Les actifs financiers gérés en France ont accusé un fort recul de 11% en 2008, sous l’effet de dépréciations liées à la crise boursière et de rachats d’investisseurs, a indiqué mercredi l’Association française de gestion financière (AFG).
Le total des actifs sous gestion s’est élevé à 2.360 milliards d’euros, une évolution bien plus mauvaise que les années précédentes, "essentiellement due aux conditions de marché très défavorables", selon l’AFG.
Dans le détail, l’actif net des OPCVM, produits d’épargne collectifs, a chuté de 15% à 1.245 milliards d’euros. Les sorties defonds de la part d’investisseurs concernent 3,7% de l’ensemble, soit 45 milliards d’euros.
"On pensait qu’il y aurait eu une fuite des OPCVM beaucoup plus grande", a commenté Alain Leclair, président de l’AFG, qui a jugé toutefois les sorties "regrettables", à mettre en perspective avec notamment la concurrence du livret A.
Concernant les mandats, produits financiers individualisés, la baisse estimée est de 6% à 1.115 milliards d’euros, l’assurance-vie restant stable.
L’AFG observe que tous les produits financiers voient leurs encours se replier, à l’exception notable des produits monétaires (+13,4%), qui ont fait office de refuge face à la plongée des Bourses.
Pour l’association, c’est le "signe d’un retour de la confiance des principaux clients de ce type de fonds", tels que les trésoriers d’entreprise et les investisseurs institutionnels, qui ciblent principalement les échéances courtes.
Le secteur a enregistré par ailleurs 30% de créations nettes de sociétés de gestion, dont le nombre dépasse 560 en France, "soit un quasi doublement en 10 ans", a indiqué l’AFG.
Compte tenu du rapprochement des filiales de gestion d’actifs du Crédit Agricole et la Société Générale, la France compte désormais deux groupes français parmi les dix premiers mondiaux et quatre dans les vingt premiers.
Le livret A, placement favori des épargnants en 2008, risque de perdre de sa superbe. La chute de son taux d’intérêt, dès le 1er février prochain, à seulement 2,50% au lieu de 4% actuellement, pourrait conduire les épargnants à arbitrer en faveur des livrets épargne fiscalisés, dont les offres se multiplient. Par ailleurs, les fonds euros des contrats d’assurance-vie joueront également sans doute un rôle important en 2009, offrant un rendement supérieur au livret A. Le taux de ce dernier est encore attendu en baisse dans les prochains mois (à 1,75% en mai ?). Et pourquoi pas, avec la reprise de la bourse, une nouvelle période forte de souscription de Sicav actions n’est pas à exclure...