Zone Euro : Un accord dans la douleur, le début d’une nouvelle ère pour la gestion des risques financiers
Zone Euro : Le sommet de Bruxelles s’est terminé tard dans la nuit, un accord a finalement été trouvé, ouvrant la voie à une nouvelle ère de la gestion des risques en matière de placements financiers : Les obligations d’Etat ne sont plus des placements sans risques. Détails...
jeudi 27 octobre 2011, par Denis Lapalus
Zone Euro : Trois points majeurs
Le sommet du 26 octobre se sera finalement terminé le 27 ! Ce n’est en effet seulement à 4 heures du matin qu’un accord in extremis a été trouvé entre les différents chefs d’Etat de la Zone Euro. Un accord dans la douleur, mais qui confirme les points annoncés les jours précédents : une solution globale à la crise de la dette de la Zone Euro est proposée.
"Je voudrais insister sur le caractère historique des décisions qui ont été prises, elles sont extrêmement fortes, pour stabiliser, pacifier les marchés et permettre à la Grèce de retrouver le chemin d’une croissance normale", s’est félicité Nicolas Sarkozy lors d’une conférence de presse.
Cet accord repose sur trois volets essentiels :
- Réduction de la dette grecque,
- Recapitalisation des banques,
- Effet de levier obtenu pour le FESF, en dehors de l’action de la BCE.
Dette grecque : En solde à -50% !
C’était attendu, c’est acté ! Les titres obligataires de la dette grecque sont décotés de 50%. Les opérateurs doivent donc abaisser de 50% la valeur de leurs titres dans leurs portefeuilles. Ceci créé un précédent, les banques françaises concernées, notamment BNP Paribas, Société Générale et BPCE doivent donc prendre leurs pertes. Ce point créé un précédent dans la zone Euro, une obligation d’Etat devient donc un placement à risque de perte de capital. Les autres points de l’accord concernent donc les éléments à mettre en place pour éviter la contagion de la décote aux autres obligations des Etats membres.
Banques : un besoin de recapitalisation faible pour les banques françaises
Les banques impactées par la réduction de la dette grecque pourront donc être recapitalisées si besoin. L’estimation faite à ce jour est de 109 milliards d’euros pour les banques européennes. La France de son côté est très faiblement impactée puisque le montant total serait inférieur à 9 milliards d’euros.
Aucun souci majeur donc pour les banques françaises, à l’instar de BNP Paribas, dont la perte s’élevant à 2,4 milliards d’euros sur ses titres grecs, cette somme étant largement couverte par les bénéfices courants. Société Générale est plus exposé, à plus de 3 milliards d’euros de pertes, et enfin le groupe BPCE doit effacer 3,4 milliards d’euros de ses livres. De son coté le Crédit Agricole n’aurait aucun besoin de recapitalisation.
FESF : Un fonds puissance 4 !
Le Fonds Européen de Stabilité Financière (FESF) aura bien finalement un effet de levier, comme le souhaitait la France : un fois 4 ! Cet effet de levier permet donc d’afficher une réserve de 1 000 milliards d’euros pour couvrir les éventuels défauts d’autres pays membre de l’union.
Ce montant semble faible comparé aux attentes du marché, qui tablait sur près du double.
- Investisseurs privés : Un véhicule adossé au FESF
Le FESF sera renforcé par la création d’un nouveau véhicule d’investissement, réservé aux investisseurs privés (autres Etats, notamment comme la Chine). Ces investisseurs pourront ainsi prendre part au financement de la zone Euro, tout en ayant un mécanisme de couverture partiel de leur avoir.
Accord de la Zone Euro : La réaction des places financières comme jugement
Accord historique pour les politiques, les investisseurs sur les places financières donneront leur verdict dés l’ouverture, avec la tendance de la bourse. A priori, il devrait être positif, mais le rationnel n’étant plus de la partie depuis quelques mois, la prudence est donc de mise.