L’UFC-Que Choisir tire à boulets rouges sur les plateformes de financement participatif

L’association UFC-Que Choisir, qui accuse les grandes plateformes de financement participatif de surévaluer les hypothèses de gains et de minimiser les risques, appelle les pouvoirs publics à recadrer un secteur vérolé, dans une étude publiée jeudi.

jeudi 23 février 2017, par FranceTransactions.com (avec AFP)

L’UFC-Que Choisirépingle les plateformes de financement participatif

"Il est indispensable que les risques encourus soient clairement identifiés, que les gains potentiels ne soient pas surévalués", a résumé son président Alain Bazot au cours d’un point presse téléphonique.

CrowdLending : un secteur sans avenir en l’état

Deux ans après la publication du décret le réglementant, "ce secteur n’a pas d’avenir" à moins de le "remettre dans les clous" et "d’assainir ses pratiques", a-t-il souligné.

Des rendements réels inférieurs à celui du livret A, mais avec les risques en plus

Dans son analyse juridique et économique réalisée sur 3 ans sur l’ensemble des prêts revendiqués par les 17 plateformes examinées, l’UFC-Que Choisir estime que le financement participatif "offre une rentabilité proche voire inférieure à celle du Livret A, sans offrir son caractère entièrement sécurisé et liquide".

L’association, qui ne remet pas en cause l’utilité de ce mode de financement, établit un parallèle avec le crédit revolving (ndlr : renouvelable) qui a été l’objet par le passé de plusieurs mesures gouvernementales pour mieux protéger l’emprunteur.

Concrètement, elle estime que le taux de défaut au bout de 3 ans est "5 à 10 fois supérieur" au risque communiqué par certaines plateformes et que le rendement des placements, après déduction des défauts et de la fiscalité, "devrait s’établir entre 1,6% et 0,33%, loin des promesses de taux d’intérêt allant jusqu’à 7%".

Elle demande ainsi au gendarme du secteur bancaire, l’ACPR, de "s’assurer du respect par les plateformes de leurs obligations légales d’information" et de "sanctionner les manquements persistants".

L’organisme de défense des consommateurs met en demeure six grandes plateformes (Lendix, Unilend, Lendopolis, Pretup, Bolden et Prexem) pour qu’elles "purgent leurs conditions générales d’utilisation des clauses" abusives comme les clauses d’exonération de responsabilité financière. A défaut de réaction, l’UFC-Que Choisir se réserve"le droit d’agir en justice".

L’association appelle aussi les pouvoirs publics à "légiférer pour obliger les plateformes à fournir une information pertinente et impartiale".

Elle rappelle que les taux bas et la défiance des consommateurs vis-à-vis des professionnels de l’épargne ont produit un "terreau favorable" au financement participatif.

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