Relever les impôts en sortie de crise serait un non-sens que même les Français peuvent comprendre
Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a assuré lundi que le gouvernement reste attaché à la politique fiscale mise en place durant le quinquennat, malgré la crise économique causée par l’épidémie de Covid-19.
lundi 6 avril 2020, par FranceTransactions.com (avec AFP)
La politique fiscale du quinquennat maintenue malgré la crise, assure Bruno Le Maire
"Les politiques fiscales que nous avons définies depuis le début du quinquennat sont celles auxquelles nous restons attachés sont maintenues", a affirmé M. Le Maire sur France 2, interrogé sur la poursuite de la suppression de la taxe d’habitation. Le gouvernement a décidé de supprimer cet impôt en plusieurs étapes : 80% des foyers concernés en seront totalement exemptés cette année et la suppression doit en principe s’étaler jusqu’en 2023 pour les 20% les plus aisés.
Des craintes d’une crise financière avec la dette française...
Mais la crise et les montants importants débloqués par l’Etat pour soutenir les entreprises et les salariés font craindre à certains des hausses d’impôts pour combler le surcroit d’endettement du pays. Bruno Le Maire a toutefois concédé que le gouvernement aurait à "re-débattre" de sa politique fiscale lors de l’élaboration du budget 2021, alors que les équilibres prévus pour 2020 ont volé en éclat avec la crise. "Ca aura lieu à l’automne de cette année, donc attendons l’automne", a affirmé le ministre. Il a par ailleurs réitéré la volonté du gouvernement de ne pas augmenter les impôts à l’avenir. "Ce n’est pas une bonne idée de vouloir relancer la machine économique en augmentant les impôts", a-t-il affirmé.
Vendredi, le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin avait lui aussi écarté cette option. "Attention aux fausses bonnes solutions qui par le passé ont contribué à creuser le chômage et à casser la confiance", a-t-il affirmé dans un entretien à Ouest-France.
Certains responsables politiques de gauche, ou encore le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger, ont récemment appelé à un rétablissement de l’impôt sur la fortune (ISF) (transformé en Impôt sur la fortune immobilière en 2018, NDLR) pour financer la lutte contre la crise sanitaire et économique.