Le Livret A et le LDDS partent en guerre
Alors que le gouvernement verdit le label ISR d’un côté, il dirige les fonds du livret A et du LDDS vers le financement de l’industrie de la défense d’un autre.
mercredi 8 novembre 2023, par Denis Lapalus
Dans la version du projet de loi de Finances 2024 visée par un 49.3 le 7 novembre, les fonds du livret A, tout comme ceux du LDDS (Livret de développement durable et solidaire) vont pouvoir financer « des entreprises de l’industrie de défense française ».
Livret A et LDDS : vers le côté obscur
L’épargne du Livret A et du LDDS va pouvoir financer l’industrie de la défense (et de l’armement). Un bel objectif de solidarité... Pour rappel, dans LDDS, il est question de développement durable et solidaire. Certains diront donc que les industries de l’armement, c’est bien du développement durable et solidaire. Nous n’en sommes plus à une contradiction près. Cette information est publiée quelques heures seulement après la tentative de verdissement du label ISR. En excluant le financement des entreprises liées aux énergies fossiles, pour un label, dont la crédibilité n’est même plus en doute, tellement elle est décriée.
Logements sociaux et nucléaire
Après le financement du nucléaire, énergie verte par excellence, d’après les nouveaux standards, le livret A va donc financer le secteur de la défense. Une saveur amère pour le placement épargne préféré des Français. Une partie seulement des fonds déposés sur le livret A et le LDDS servent au financement des logements sociaux, moins d’un tiers. Le montant des fonds déposé est tel que l’Etat, qui règle une partie importante des intérêts, doit trouver un usage aux sommes déposés. Les fonds du livret A ne peuvent être investies sur les marchés actions en majorité ! C’est pourquoi, après avoir jeté le premier jet d’une utilisation pour le financement des centrales nucléaires à venir, le gouvernement continue sur le secteur de la défense.
Livret A : où va vraiment l’argent placé ? À quoi sert exactement mon épargne ?
Les banques conserveront le plus mauvais rôle
Certaines craintes ont effectivement été levées. Ce ne sont pas les ressources gérées par la Caisse des dépôts qui seront affectées, mais les 40 % restants gérés par les banques. Ces dernières ne seront donc jamais labelisables ISR.