Les associations demandent un moratoire sur le projet de la Montagne d’or en Guyane

Des associations locales et nationales - 18 organisations au total - ont demandé jeudi un moratoire sur le projet d’extraction aurifère de la Montagne d’or en Guyane, dont elles dénoncent la taille et les risques de pollution.

jeudi 9 mars 2017, par FranceTransactions.com (avec AFP)

Les associations demandent un moratoire sur le projet de la "Montagne d’or" en Guyane

"Non à la méga-mine d’or industrielle en Guyane", un projet porté par un consortium russo-canadien NordGold/Columbus Gold "qui devraitdémarrer début 2018" et qui serait "la plus grande mine d’or jamais exploitée sur le territoire français", écrivent les ONG dans un communiqué.

Les 18 organisations "demandent au gouvernement français un moratoire sur l’exploitation minière à grande échelle en Guyane et l’arrêt immédiat de tous les projets de ce type déjà engagés".

Elles expliquent que ce projet "nécessitera le creusementd’une fosse de 2,5 km de long, 500 m de large et 400 m de profondeur", ce qui représente une superficie de "150 stades de football".

"De plus, le site minier de la Montagne d’or s’inscrirait sur une surface de 12 km2 entre deux réserves biologiques intégrales, et à moins de 500 m de l’une d’entre elles". Selon les ONG, la mine génèrerait "un volume de déchets miniers extrêmement nocifs estimé à 400 millions de m3".

"Par ailleurs, les besoins énergétiques de l’usine de traitement du minerai équivaudraient à 20% de la consommation annuelle de la Guyane" et, pourles satisfaire, il faudrait alimenter une centrale électrique avec du bois prélevé dans des "forêts primaires", assurent les organisations.

Pour les opposants au projet, "le risque industriel le plus fort repose sur le stockage en digue de millions de tonnes de boues cyanurées".

"Les garanties techniques ne suffisent pas à faire de ce projet une solution de développement pérenne pour la Guyane et ses habitants", estime, dans ce communiqué, Thibaud Saint-Aubin de l’association ISF SystExt.

"De plus, il ouvre la porte à des projets titanesques dans toutel’Amazonie" alors que "d’autres voies de développement économiques sont possibles pour la région", ajoute-t-il.

A ce stade, les porteurs du projet, Columbus Gold et Nordgold, sont en train de finaliser une étude de faisabilité économique détaillée et une étude d’impact qui serontremises à la direction régionale de l’environnement de l’aménagement et du logement (Dreal). L’administration doit ensuite instruire le dossier, notamment via une enquête publique.

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