Les placements sans risque représentent 94 % des flux d’épargne des Français !
Au troisième trimestre 2013, l’épargne des Français s’est très fortement concentrée sur les placements sans risque. Une situation qui pourrait, à terme, poser des problèmes...
mardi 11 février 2014, par Jérémie G.
Placements sans risque : 16,1 milliards d’euros au troisième trimestre 2013
A l’heure où les répercussions de la dernière crise économique plombent la croissance française et où la défiance vis à vis des marchés financiers est à son comble, l’épargne des Français s’oriente de plus en plus vers les placements sécuritaires.
A tel point que l’épargne sans risque (Assurance-Vie, livret d’épargne, etc.) représente désormais plus de 94 % des flux d’épargne des Français, selon les derniers chiffres publiés par la Banque de France.
Ainsi, sur les 17,1 milliards d’euros épargnés au troisième trimestre 2013, 16,1 milliards ont atterri sur des supports sécurisés. C’est donc à peine 5,5 % des sommes placées par les particuliers qui se retrouvent sur des placements "à risques" (actions, assurance-vie en unités de comptes, obligations d’entreprises, FCPI, etc.).
Concernant les placements "sûrs", seuls les livrets ont connu une décollecte au troisième trimestre 2013 (-2,5 milliards). Pour les investissements à risque, c’est principalement les actions cotées et les obligations qui ont subi le désintérêt des Français, alors que le non-coté a réussi à attirer de nouveaux capitaux.
Un problème pour les entreprises françaises
La préférence des Français pour les placements peu risqués n’est pas neuve, 86,9 % de l’épargne des Français en 2011 et 82,5 % en 2012 était investie sur ce type de supports. Mais les proportions atteintes fin 2013 sont exceptionnelles et elles pourraient à terme mettre en danger l’économie française et notamment les entreprises qui ont besoin des ménages pour se financer et investir.
Le PEA-PME et les contrats d’assurance-vie euro-croissance que le gouvernement s’apprête à mettre en place vont dans ce sens. Ces placements hybride pourraient être la solution pour faire revenir les petits épargnants vers les entreprises en trouvant le juste équilibre entre risque et rendement.
Cependant, malgré des flux d’épargne largement en faveur des placements sécuritaires, la part des produits risqués représente plus d’un tiers du le patrimoine global. Sous l’impulsion de la hausse des places boursières, elle est ainsi passée de 33,3 % à 34,3 % de juillet à septembre 2013.