Retraite : une journée d’action pour rien ?
Aujourd’hui, une journée d’action contre la réforme des retraites a lieu dans toute la France. Une journée de grèves qui ne devrait être peu suivie.
mardi 10 septembre 2013, par Jérémie G.
Retraite : une réforme qui agace mais ne déplace pas les foules
La CGT, FO, la FSU et Solidaires, ont lancé un appel à la grève contre la réforme des retraites ce mardi 10 septembre.
Un appel qui ne devrait pas être suivit par beaucoup de travailleurs et qui s’annonce déjà comme un échec pour les syndicats.
Du côté des transports ont annonce très peu de perturbations, avec un trafic quasi normal à la SNCF, RATP ou dans les aéroports.
Pourtant, d’après un sondage CSA publié hier dans L’Humanité, 81 % des Français se disent inquiets pour leur retraites, et 74 % des Français seraient insatisfaits du projet de réforme des retraites, selon un sondage Ifop publié mercredi dernier dans le magazine Pélerin.
Des chiffres qui laisseraient à penser que de nombreux Français seront dans la rue cet après-midi au côté des leaders de la CGT et de FO Thierry Lepaon et Jean-Claude Mailly.
Retraite : un gouvernement habile
L’échec annoncé de cette journée d’action tient donc peut être dans les revendications, puisque les syndicats ne veulent pas un retrait du texte mais "une amélioration du projet lors des débats parlementaire".
Phrase que le ministre du Travail Michel Sapin s’est empressé d’utiliser pour expliquer qu’"un texte n’était jamais figé" et que les députés et sénateurs joueraient leur rôle.
"Que des organisations syndicales veuillent manifester pour dire leur mécontentement ou leurs attentes, ça me paraît légitime", a-t-il ajouté, balayant l’idée que cette grève avait pour objectif "une confrontation".
D’autant, que si l’allongement de la durée de cotisation à 43 ans fait tiquer les syndicats, ils ne rejettent pas en bloc le reste de la réforme et notamment le décalage de 6 mois de la revalorisation des retraites.
En outre, une entrevue avec les syndicats des fonctionnaires est d’ores et déjà prévue vendredi avec Marylise Lebranchu, la ministre de la Fonction publique, coupant l’herbe sous le pied de leur mobilisation.
Dans cette affaire, le gouvernement a donc fait preuve de beaucoup d’ingéniosité pour tuer dans l’œuf cette journée de grève, qui risque non seulement d’être inutile mais au contraire de montrer le peu de mobilisation contre la réforme.