Les Français épargnent largement plus avec la crise, le taux d’épargne devrait dépasser les 20%
Le confinement lié au COVID fait réaliser des économies conséquentes aux Français. Le taux d’épargne grimpe ainsi de façon fulgurante, en passant de 15% à plus de 20% (voire 25% ?) en seulement quelques semaines. Entre économies, impossibilité d’effectuer des achats de confort, confinement et anticipation de jours encore plus sombres sur fond de crise économique cette fois-ci, le livret A et le LDDS font le plein.
samedi 18 avril 2020, par FranceTransactions.com (avec AFP)
Le confinement est source d’économies financières substantielles
Si le prix des aliments frais a déjà bien augmenté, l’inflation redoutée d’après crise n’est pas encore à l’ordre du jour. Les dépenses des ménages ont largement chuté ces dernières semaines. Confinement oblige. Les frais de transports sont largement réduits, et le prix des carburants étant en chute libre, toutes les planètes sont alignées pour que l’épargne s’accumule. De nombreux abonnements sont même remboursés en partie, comme le Pass Navigo (100€ remboursés sur demande), ou encore les abonnements d’activités sportives, ou autres. Et de fait, comme tous les événements sont annulés... Finis les restaurants, les sorties, le cinéma, mais également fin du shopping à outrance, même sur Internet. Amazon a cessé ses activités pendant une semaine, de toutes façons les livraisons étaient largement suspendues.
Une crise économique à venir qui pousse à épargner
Les Français ont bien conscience que l’activité ne va pas reprendre aussi facilement que cela. Les habitudes de consommation vont changer, et la crainte du chômage sera en toile de fond. La crise immobilière devrait également largement marquer les esprits, les Français étant largement investis dans la pierre. Si le chômage partiel largement étendu permet à plus de 9 millions de Français de continuer à percevoir un salaire de remplacement durant cette période d’arrêt partiel de l’activité économique du pays, près de 55% des PME sont au bord de la faillite. Laissant craindre le pire quant au nombre de chômeurs pour les mois à venir.
Le taux d’épargne devrait dépasser les 20% au 1er trimestre 2020
C’est donc bien sans surprise que le taux d’épargne des Français grimpe en flèche. Les plus démunis ne peuvent pas, de leur côté, évidemment épargner. Des aides financières sont octroyées, les primes annoncées aux allocataires du RSA, ASS, et autres AAH et APL, ne seront qu’un réconfort de courte durée. Les plus aisés épargnent évidemment sur des placements non risqués. L’heure n’est pas à l’investissement sur des actifs financiers, ni même sur des supports immobiliers. De nombreux investisseurs particuliers redécouvrent les risques de l’immobilier. De son côté, Olivier Vigna indique dans les colonnes du quotidien Les Echos, s’attendre à un taux d’épargne des ménages français de l’ordre de 25% au premier trimestre 2020, avant de retomber vers 16% à fin 2021. Date de fin de crise estimée pour nombre d’observateurs.
Le Livret A, le LDDS croulent sous les versements
Si en cette période de crise, les placements refuges existent, les records de versements sur les livrets épargne garantis par l’Etat sont battus de mois en mois. Et pourtant, qui eut cru qu’un taux de 0.50% puisse encore séduire les épargnants ? Au mois de mars, les versements ont battu le record de collecte vieux de 11 ans. Une fois son livret A, son LEP, son LDDS pleins, où placer sans risque son argent ? Ironie de la situation, ces fonds euros que les médias annonçaient comme mort encore quelques mois de cela, renaissent de leurs cendres, puisqu’ils restent les meilleurs atouts pour ces placements d’attente, avant l’émergence du monde d’après le COVID.