Budget de la France : réduire le taux de dépenses publiques de 6.25% en 4 ans ? Bon courage !
De nouveaux objectifs ambitieux pour Bruno Le Maire, faire chuter le taux de dépenses publiques de 2022 de 57.6% du PIB à seulement 54% en 2027, soit 6.25% de baisse en seulement 4 années. Qui le croit vraiment ?
mardi 14 mars 2023, par Denis Lapalus
Qui va le croire ?
Il est toujours très délicat d’évoquer la baisse des dépenses publiques, tant l’on sait qu’en France, c’est pratiquement mission impossible. Du moins, personne n’est encore parvenu à faire baisser structurellement les dépenses publiques du pays. Alors, se fixer un objectif de baisse en pourcentage des dépenses publiques par rapport au PIB, cela revient tout simplement à espérer fortement que le PIB du pays grimpe fortement dans les années à venir.
Un challenge de taille...
Le ministre de l’Economie a réaffirmé ce lundi l’objectif de réduire le taux de dépenses publiques à 54 % du PIB en 2027. Afin de réduire les dépenses, il faudra tailler dans les aides sociales et les aides aux entreprises. Bon courage pour y parvenir. « Je suis prêt à travailler avec la Cour des comptes sur le redressement des finances publiques », a expliqué ce lundi Bruno Le Maire.
Sondage en ligne, réduire les dépenses publiques, facile ?
- Réponses au sondage en ligne : Réduction des dépenses publiques en France de 6.25% en 4 ans : selon vous, c’est...
- une mission impossible : 25% (1 vote)
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- pour ne pas vouloir être réélu aux prochaines élections : 0% (0 vote)
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- possible, mais il faut avoir le courage de tailler dans les dépenses : 50% (2 votes)
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- facile, il suffit d’augmenter les impôts et prélèvements : 0% (0 vote)
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- un doux rêve qui le restera : 25% (1 vote)
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« Nous aurons avant l’été des Assises des finances publiques qui nous permettront de présenter une stratégie globale et d’avoir un projet de loi de finances pour 2024 qui présentera plusieurs milliards d’économies », a assuré le locataire de Bercy sur Franceinfo. Cela fait plusieurs mois que Bruno Le Maire multiplie les « alertes » sur les comptes publics, parlant d’une France « à l’euro près ». Mais le budget 2023 n’a pas réellement concrétisé ce discours, avec une dérive sur les dépenses constatées durant l’examen du texte et peu d’économies concrètes. L’urgence se fait pourtant plus pressante, alors que la Commission européenne promet une normalisation des règles budgétaires l’an prochain . La semaine dernière, le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, a également fait part de son « inquiétude » au vu de la situation de l’endettement. « Il ne s’agit pas de tailler mais d’avoir une dépense publique qui augmente moins vite que la croissance », a précisé le locataire de Bercy, qui dit vouloir également « inclure les collectivités locales dans ce débat ».
Un séminaire pour trouver une solution...
Après la présentation du programme de stabilité mi-avril, il y aura « un séminaire du gouvernement autour de la Première ministre sur la baisse des dépenses publiques, pour que chaque ministre se sente concerné et fasse le nécessaire dans son administration ». Viendront ensuite d’ici à l’été des Assises des finances publiques, qui permettront donc de dévoiler des mesures d’économies pour le projet de loi de finances pour 2024.
Ce budget doit marquer une première inflexion pour la dépense publique, qui devrait représenter 56,9 % du PIB fin 2023. « Je souhaite ramener ce chiffre à 54 % d’ici à 2027, pour nous rapprocher de la moyenne européenne qui est de 52 % », a réaffirmé Bruno Le Maire. Lors du précédent quinquennat, Emmanuel Macron avait déjà promis de réduire le niveau de dépense publique de 3 points de PIB, avant de renoncer. S’il y parvenait cette fois, il ne ferait que revenir au niveau de 2019, avant la crise du Covid, soit un seuil encore supérieur de 1,8 point à celui de 2008, avant la crise financière.