Combien coûtent les vacances d’Emmanuel Macron au Fort de Brégançon ?
Sujet ô combien polémique, le coût des vacances des Présidents français serait exorbitant pour certains, et tout à fait acceptables pour d’autres. Quel est le montant de facture annuelle ?
samedi 22 juillet 2023, par Denis Lapalus
Fort de Brégançon
Situé sur la commune de Bormes-les-Mimosas, le fort de Brégançon se dresse sur un piton rocheux d’une trentaine de mètres d’altitude. Durant le Moyen Âge, le site est une résidence seigneuriale fortifiée, d’abord sous l’autorité des comtes de Provence puis il entre dans le domaine de la couronne de France en 1246, à la suite du mariage de Béatrix de Provence avec Charles d’Anjou, frère du roi Louis IX. A l’époque moderne (XVI-XVIIIe siècles), le fort est dissocié du domaine et géré par l’administration royale qui lui donne un caractère purement militaire : il est armé et pensé pour la défense des côtes françaises. Au cours de leur découverte du royaume de France, en octobre 1564, Catherine de Médicis et son fils Charles IX s’y arrêtent le temps d’un dîner. Pendant la Révolution, Bonaparte, nommé inspecteur des côtes après avoir repris Toulon aux royalistes, découvre le fort. Une fois au pouvoir, il le dote d’une importante artillerie comportant 23 canons. Au XXe siècle, après la Première guerre mondiale, le fort est déclassé militairement mais classé site pittoresque en 1924. L’Etat le met en location et l’industriel et homme politique français, Robert Bellanger, s’y installe et entame de gros travaux : eau courante, électricité, digue. Il y reçoit de nombreuses personnalités dont les présidents de la IVe République René Coty et Vincent Auriol. Pendant la Seconde guerre mondiale, le fort est réquisitionné par une compagnie allemande ; Bellanger est contraint de partir le temps de la guerre. En 1964, le Président de la République loge au fort le temps des commémorations du débarquement de Provence. Le fort et l’ilot sont classés monuments historiques le 25 septembre 1968 et prennent le statut de résidence présidentielle.
Fort de Brégançon, résidence présidentielle, une idée du Général de Gaulle
Le général de Gaulle ne passe qu’une nuit (épouvantable à cause des moustiques et d’un lit trop petit) au fort de Brégançon au moment de la commémoration du débarquement de Provence le 25 août 1964. Sans avoir beaucoup apprécié le fort, il lui donne le statut de résidence présidentielle en 1968, notamment pour recevoir des chefs d’état étrangers dans le sud (ce qu’aucune préfecture ne permettait) et plus particulièrement les hôtes méditerranéens dans le contexte politique tendu de la décolonisation. Pierre-Jean Guth, architecte de la Marine nationale, grand prix de Rome, transforme le fort en une résidence agréable tout en respectant ce qui reste de la vieille forteresse.
François Hollande n’éprouve pas d’attachement particulier pour le fort de Brégançon, c’est pourquoi il désactive la résidence présidentielle et ouvre le site au public en confiant sa gestion au Centre des Monuments nationaux. Tout en laissant le fort accessible aux Français, Emmanuel Macron choisit de le réactiver régulièrement notamment lors de séjours estivaux qui sont autant l’occasion de se reposer en famille que d’organiser des réunions de travail, à l’instar de la visite de la première ministre britannique Theresa May en août 2018, de celle du président russe Vladimir Poutine en août 2019 à la veille du G7 de Biarritz ou encore de celle de la chancelière Angela Merkel à l’été 2020.
Combien coutent les vacances du Président au Fort de Brégançon ?
Chaque été, Emmanuel Macron passe 3 semaines de vacances au Fort de Brégançon. Selon un rapport de la Cour des Comptes sur l’année 2017, la gestion de la bâtisse s’élevait à 700.000 euros. Mais depuis 2028, la Présidence a revu les dépenses largement à la baisse, tout en maintenant la visite possible par le public dans ce lieu. Le budget de dépenses global à fondu, pour être diminué de près de 42%.
Le budget annuel de fonctionnement du fort serait de 400.000€.
À ces frais s’ajoutent des frais de protection du Président. En effet, quand il séjourne dans le fort, il faut que les gendarmes soient sur place et surveille les allers/venues des embarcations. Toutefois, il faut remarquer que quelque soit l’endroit où est le Président, sa protection rapprochée est présente. Le fait de séjourner au fort ne présenterait donc pas véritablement de surcoût, hormis pour les médias souhaitant générer de l’audience avec des scandales financiers qui n’en sont pas.