COVID19 : la crise sanitaire va coûter plus de 200 milliards à la France

Dans tous les pays, la dette grimpe sur trame de distribution de primes tous azimuts. Le but est de limiter la casse. Comme l’épidémie est globale, les gouvernements devraient s’entendre pour rayer purement et simplement toute cette dette sanitaire. Autant donc ouvrir les vannes maintenant. Et les gouvernements se lâchent.

mercredi 15 avril 2020, par FranceTransactions.com (avec AFP)

Pour la France, entre le plan d’urgence de 110 milliards d’euros validé le 15 avril, le manque de recettes fiscales estimé à près de 50 milliards, le renflouement de sociétés stratégiques d’une vingtaine de milliards, et les centaines de milliers de faillites à venir, engendrant une forte hausse du nombre de chômeurs, les 200 milliards d’euros de dette supplémentaires seront rapidement atteints. La France devrait connaître un déficit public aux alentours de 9% du PIB cette année et une dette de 115%, dans le meilleur des cas. Au final, est-ce si grave ?

Une récession bien plus grave que prévue

La crise sanitaire COVID19 semble commencer à se réduire. Du côté de Marseille, le Pr Raoult indique même la fin prochaine de l’épidémie. La date de la fin possible du déconfinement le 11 mai fait renaître les espoirs, malgré le bilan des décès. Il devrait dépasser celui de la grippe saisonnière de 2015 (plus de 18.500 décès). Le dommage collatéral de cette crise sanitaire, c’est l’économie. La récession à venir a été largement sous-estimée et les faillites devraient se compter par centaines de milliers dans le pays.

9 millions de Français au chômage partiel, sans compter les autres...

Le chômage partiel concerne désormais 8,7 millions de salariés français, a indiqué mercredi la ministre du Travail Muriel Pénicaud, c’est-à-dire "plus d’un salarié sur trois" et un coût à ce stade de 24 milliards d’euros. C’est sans compter, les autres, les chômeurs à temps plein, qui ne sont pas prêt de retrouver un emploi. Les ventes du commerce de détail en France ont reculé de 24% en mars par rapport à février, selon la Banque de France. Et même Amazon devrait arrêter son activité en France, preuve que le commerce en ligne n’est pas le grand bénéficiaire de cette crise.

Des dépenses tous azimuts

Parmi les nouvelles mesures annoncées par le gouvernement, une prime jusqu’à 1.000 euros pour certains fonctionnaires qui poursuivent leur mission de service public malgré le confinement, selon le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin. Il a également indiqué que le gouvernement travaillait à annuler 750 millions d’euros de cotisations fiscales et sociales actuellement reportées pour les entreprises des secteurs de l’hôtellerie, de la restauration et des arts et spectacles. Les PME en difficulté à cause de la crise sanitaire et qui n’obtiennent pas de prêt bancaire pourront faire appel à l’Etat pour obtenir une "avance remboursable", a annoncé le ministre de l’Economie Bruno le Maire, qui avait indiqué que l’effort public d’aide à l’économie atteindrait "plus de 100 milliards d’euros". Le commerce alimentaire de gros, qui assure plus de 70% de l’approvisionnement de la restauration hors domicile, s’est dit mardi "en très grande détresse". Cette branche représente "un chiffre d’affaires de près de 16 milliards d’euros", mais a vu depuis le 15 mars "80 à 90%" de son activité s’envoler.

Quid de cette dette ?

La France ne pourra gérer cette dette. Le pays ne parvenait du reste pas à gérer la précédente. La France n’est pas le seul pays dans ce cas, l’Italie est dans une posture encore bien plus délicate. La BCE devrait donc décider d’annuler tout simplement les dettes isolées comme étant liées à la crise sanitaire. Cela pendra des mois, mais ce sera la seule issue possible. N’oublions pas que la grippe saisonnière revient chaque année, le COVID, pourrait bien revenir également de façon périodique.

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