Crypto (Bitcoin, NFT, etc.) en France : une adoption par le grand public surprenante, 8% des Français auraient déjà acheté des cryptos !
La France serait-il le pays des cryptos ? L’Association pour le développement des actifs numériques (Adan) a publié une étude, réalisée par KPMG France, qui propose un état des lieux du secteur crypto en France. Des chiffres hallucinants !
mercredi 16 février 2022, par Denis Lapalus
La France compterait davantage d’investisseurs en cryptos que d’actionnaires ! Alors que la proportion d’investisseurs en actions n’est que de 6,7% (selon l’AMF), les adeptes des cryptos ayant d’ores et déjà acheté des cryptos (Bitcoin ou NFT) serait de 8% ! Parmi ces 8% de détenteurs de cryptos, près de deux tiers (61%) se sont lancés il y a moins de 3 ans, notamment en 2019 après le krach de 2018, et pendant le confinement de 2020. 25% des investisseurs, soit 2% des Français auraient déjà acheté des NFT.
Plus de 4 millions de Français auraient déjà acheté des cryptos
Plus qu’une surprise, une sidération ! 8%, ce serait la proportion de Français détenant des cryptomonnaies, selon un sondage mené par Ipsos et KPMG pour le compte de l’Association pour le développement des actifs numériques (Adan). Et loin de penser que ce ne sont que des jeunes en mal d’adrénaline, ou avides d’argent gagné rapidement. 8% des Français, cela représente plus de 4 millions de Français majeurs ayant déjà acheté des cryptos.
Quelles sont les cryptomonnaies préférées des Français ?
Dans le détail du portefeuille des Français Le triptyque des cryptomonnaies privilégiés par les investisseurs actuels est le suivant : le bitcoin avec 49%, l’ether avec 29% puis le bitcoin cash avec 28%.
Cryptos préférées des Français
TOP | Cryptomonnaies |
---|---|
🥇1 | BITCOIN |
🥈2 | ETHER |
🥉3 | BITCOIN CASH |
(source : étude KPMG/sondage IPSOS pour ADAN)
Pour ceux qui envisagent investir, l’ordre et l’amplitude sont différents avec le bitcoin qui joue son rôle de locomotive du secteur avec 69%, suivi du bitcoin cash avec 28% et de 14% avec l’ether. La présence de Bitcoin Cash peut surprendre compte tenu de son usage actuel et de ses caractéristiques techniques. L’hypothèse la plus probable est que le bitcoin cash profite d’un nom proche de bitcoin, attirant ainsi les néophytes. On constate d’ailleurs que, contrairement aux autres cryptomonnaies, la proportion de détenteurs de bitcoin cash ne progresse pas, et stagne à 28% lorsque l’on s’intéresse aux français ayant investi dans les cryptos. L’ether complète le podium des cryptomonnaies les plus considérées par les Français qui envisagent d’investir, et est sur la deuxième marche du podium quand il s’agit des détenteurs actuels. Cela est peu surprenant compte tenu de l’importance de cette cryptomonnaie en matière d’applications, et de sa position de deuxième cryptomonnaie la plus valorisée. Il est intéressant de noter que le bitcoin est la seule cryptomonnaie, parmi celles sur lesquelles le sondage a porté, dont la volonté d’achat est supérieure à l’acte effectif d’investissement : 69% des Français n’ayant pas encore investi mais qui l’envisagent pensent au bitcoin quand seulement 49% (- 20 points) en détiennent parmi les investisseurs effectifs. Cela peut s’expliquer par la “narrative” d’un nombre conséquent de projets cryptos, consistant à présenter Bitcoin comme une technologie d’essai, déjà dépassée, et dont les limites sont surmontées par d’autres projets. Cela aurait pour effet de dissuader les investisseurs lors de l’acquisition effective, qui se réorienteraient alors vers des projets plus jeunes mais aux promesses plus fortes, augmentant ainsi le risque pris.
Les NFT, encore méconnues
Si 2% des Français ont acheté des NFT, la moitié n’identifie pas les NFT comme des cryptos. Cette tendance naissante pourrait s’expliquer par le fait que de nombreux utilisateurs ne connaissent pas précisément le fonctionnement des NFT, et s’intéressent au sujet du point de vue de l’usage possible plutôt que pour le sousjacent technologique.
L’industrie crypto, source d’emplois
KPMG enfonce le clou, alors que l’Adan brosse (sans jeu de mot) un tableau forcément flatteur du secteur. L’objectif étant le développement du secteur. Et c’est donc sur l’emploi qu’il convient également de scruter des chiffres flatteurs. Bien qu’encore juvénile, l’industrie crypto en France pèse plus d’1,2 milliard d’euros en termes de levées de fonds. Elle se targue également de la création de plus de 1 100 emplois directs (soit une croissance de près de 60 % sur une année), dont 80 % en France. 97 % des entreprises interrogées recrutent actuellement et des projections réalistes porteraient ce socle à plus de 2 400 emplois directs en janvier 2023 (soit 120 % de croissance). A noter que ce noyau d’acteurs, locomotive de la dynamique française, entraîne avec lui de nombreuses entreprises et projets moins matures dont une contribution plus tardive à cette dynamique doit être anticipée.
Près 1,5 million de Français non imposables sur les revenus, adeptes des cryptos
Là encore, c’est surprenant. Si les cryptos font les unes des médias à sensation lors des mouvements erratiques de ses cours, et notamment celui du bitcoin, les cryptos ne semblent pas, compte-tenu de leur volatilité, le type d’actifs à détenir en premier lieu. Toutefois, 37% des détenteurs déclarent moins de 18.000 euros de revenus annuels ! En France, seulement 25% des Français déclarent moins de 18.000 euros de revenus annuels, les Français ayant les revenus les plus faibles sont davantage à détenir des cryptos que les revenus les plus élevés. Cette tendance tient avant tout à la jeunesse relative des détenteurs de cryptos.
Les chiffres de la DGFiP attendus pour confirmation
La détention de compte de cryptoactifs (bitcoin, NFT, etc.) doit être déclaré auprès des services fiscaux. Les plateformes établies en France déclarent, comme la loi l’impose, les comptes cryptos ouverts directement auprès des services fiscaux. Concernant les comptes souscrits hors de France, c’est au détenteur du compte d’effectuer cette déclaration. Cette déclaration est une obligation légale, et ne concerne aucunement de potentielles gains ou pertes d’argent sur des transactions financières liées aux cryptoactifs. Le bilan déclaratif de 2021 n’a pas été encore publié par les services de la DGFiP, mais permettront sans doute d’y voir plus clair.
Déclaration des comptes de cryptos aux services fiscaux
Les personnes physiques ou les sociétés non commerciales domiciliées ou établies en France doivent désormais déclarer, chaque année, en même temps que leur déclaration de revenus ou de résultat, les références des comptes d’actifs numériques qu’ils détiennent à l’étranger. Les actifs numériques concernés par cette nouvelle obligation déclarative prévue à l’article 1649 bis C du code général des impôts, peuvent être des cryptomonnaies ou des jetons numériques (voir notamment les BOI-RPPM-PVBMC-30-10 et BOI-RPPM-PVBMC-30-30 pour plus de précisions). Les modalités de déclaration des comptes d’actifs numériques ouverts, détenus, utilisés ou clos à l’étranger sont définies aux articles 344 G decies et 344 G undecies de l’annexe III à ce même code. La déclaration s’effectue au moyen de l’imprimé n° 3916-bis. Le formulaire dûment complété et signé sera transmis par messagerie sécurisée via l’espace personnel du site impots.gouv.fr. La déclaration peut également être adressée sous format papier.