Récession : le déficit français explose bien plus largement que prévu, et le pire reste à venir...
Comme attendu, les mauvaises nouvelles commencent à arriver seulement maintenant. La politique de tentative de maintien des emplois, via la chômage partiel, les allocations de crédits et primes tous azimuts, fait exploser le déficit de la France. Une 3e rallonge budgétaire est d’ores et déjà nécessaire, avant l’arrivée du chômage massif dans les prochaines semaines.
jeudi 4 juin 2020, par Denis Lapalus (avec AFP)
Déficit de la France : 11.40% du PIB de plus sur 2020
Le déficit public va se creuser à 11,4% du PIB cette année, avec le plongeon de l’activité et les dépenses massives engagées pour soutenir l’économie, a annoncé jeudi le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin. La prévision gouvernementale de déficit public s’établissait jusqu’ici à 9% du PIB. « Nous sommes de plus en plus endettés » car « nous avons dépensé beaucoup d’argent », mais « la situation est sous contrôle », a déclaré le ministre sur France 2 ce jeudi matin.
Une 3e rallonge budgétaire nécessaire...
Le ministre a rappelé qu’un nouveau budget rectificatif sera examiné le 10 juin, soit le troisième en six mois. Si les chiffres du déficit et de la croissance, en baisse de 11%, « peuvent donner le vertige », Gérald Darmanin a indiqué que l’« on voit quand même le retour de la croissance économique (...) les français consomment et recommence à rentrer dans les caisses de l’Etat », a-t-il dit.
Dette de la France supérieure à 115% du PIB
La dette va ainsi augmenter davantage que ce qui était attendu jusqu’ici, soit 115% du PIB, a encore prévenu le ministre, sans donner de chiffre précis. Le déficit du budget de l’État va atteindre 220 milliards d’euros cette année, et celui de la sécurité sociale plus de 52 milliards d’euros. L’an dernier, le déficit public s’affichait à 3% du PIB et la dette à 98,1%. « Notre pari qui va être tenu, c’est que comme nous avons soutenu l’économie, que nous avons limité au maximum les faillites, que les gens n’ont pas été au chômage (...), et bien nous allons retrouver une vie normale après ces trois mois de grandes difficultés ». Mardi, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire avait indiqué que l’économie française allait finalement se contracter de 11% cette année, du jamais vu depuis la deuxième guerre mondiale, contre une baisse de 8% anticipée auparavant.
Hausse de plus de 400 milliards d’euros de déficit
En ne comptant pas le hors-bilan (estimé à plus de 4.000 milliards d’euros), le déficit de l’Etat ne serait donc que de 2.714 milliards d’euros. Aux 272 milliards d’euros annoncés pour le déficit de l’Etat, il convient d’ajouter le manque à gagner, à ce jour comptabilisé. Les recettes fiscales vont fondre comme neige au soleil et les faillites laisser des ardoises comptabilisées à tort. Mais le risque majeur restera encore le chômage. La politique de maintien des emplois via le chômage partiel aura-t-elle bien les effets escomptés ? Ces prochaine semaines l’indiqueront.