Remontée des taux d’intérêt, endettement record des ménages, des entreprises et des États : la crise à venir se paiera cash

Le niveau des crédits, au niveau mondial n’aura jamais été aussi élevé. Une situation qui sera sans doute l’origine de la prochaine crise financière, tant les conditions de financement ont été ubuesques ces dernières années. Les taux d’intérêts reflètent, en théorie économique, les taux de croissance. Or, ces dernières années, les banquiers centraux ont joué avec le feu en faisant baisser artificiellement les taux d’intérêt par rapport à la croissance réelle de l’économie. En faisant ainsi, ce qui peut arriver est que l’on finit par se brûler.

mardi 6 février 2018, par Denis Lapalus

La remontée des taux d’intérêts est une bonne nouvelle

Les taux grimpent depuis quelques semaines. Aux USA, le taux d’intérêt est au plus haut depuis 2014. A plus de 2.80%, le taux principal américain est attendu au seuil de 3% sous peu. Rien de bien grave. En Allemagne, le taux d’intérêt à horizon 5 ans est redevenu positif, une situation non revue depuis trois années également. Les taux d’État français sont également en hausse. Si ces remontées sont une bonne nouvelle, signe que la politique ubuesque de taux négatif s’éloigne, c’est en revanche une très mauvaise nouvelle pour les États trop lourdement endettés, comme la France.

Le FMI et l’OCDE ont déjà alerté sur le niveau inquiétant de l’endettement des particuliers, des entreprises et des États, en décembre dernier. Mais de notre côté, rien n’y fait, tout le monde se félicitant de la reprise des investissements, via le crédit.

Il est toujours si facile de crier au loup... Mais là, c’est du grand n’importe quoi

Alors que la France a la sourire, reprise économique, baisse sensible de son endettement, de façon assez inespérée, avec des rentrées fiscales supérieures aux attentes, les économistes au niveau mondial semblent bien moins optimistes. Le niveau d’endettement des États est tel qu’une remontée vigoureuse des taux aura un impact direct sur les différentes économies. Les pays les plus endettés connaîtront de réelles difficultés pour se refinancer. La France devrait souffrir largement.

Qui parle vraiment d’une remontée lente des taux d’intérêt ?

Nous pouvons lire à longueur de colonnes dans les médias que la remontée des taux sera, certes présente, mais lente et progressive. Ah bon ? Comment pourrait-on le savoir ? Les banquiers centraux n’ont pas réussi à faire grimper l’inflation selon leur souhait, comment arriveraient-ils à limiter une hausse des taux d’intérêt ? La réalité a autant de probabilité d’être toute autre. Personne n’est devin, et anticiper une remontée lente des taux d’intérêts est une prise de risque importante.

Le marché de l’immobilier en ligne de mire

Le marché de l’immobilier devrait également plier sous l’effet de la remontée des taux d’intérêts. Les prix des biens sont sur-évalués de 20 à 30%, du fait même des bonnes conditions de financement, et non pas du fait de l’augmentation de leur valeur. Le piège va donc se refermer gentiment, comme d’habitude sur les derniers entrants sur ce marché.

La prochaine crise financière se paiera cash, car le crédit sera toujours la source des crises financières.

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