Inflation en Allemagne : +7.3% en mars 2022, un bon vieux retour dans les années 1980, et ce n’est pas fini.
Personne ne peut anticiper, même la BCE se perd dans ses estimations d’inflation ! C’est sauve qui peut à Bruxelles, l’hyper inflation guette et une récession est potentiellement possible Outre-Rhin. Le marché de l’immobilier pourrait s’écrouler plus rapidement qu’anticipé.
mercredi 30 mars 2022, par Denis Lapalus
Allemagne : l’inflation atteint 7,3 % en mars
L’inflation en Allemagne a bondi de 7,3 % en mars, alimentée par la guerre en Ukraine qui fait flamber les prix de l’énergie et accroît les tensions sur les chaînes d’approvisionnement, selon des chiffres provisoires publiés mercredi. Cet indicateur, en hausse de 2,2 points par rapport à février, est un record depuis la Réunification de l’Allemagne en 1990, selon l’institut de statistique Destatis. Pour trouver un chiffre aussi élevé, il faut remonter à novembre 1981, en Allemagne de l’Ouest. L’inflation surpasse largement les prévisions de l’outil d’analyse financière Factset, qui tablait sur une hausse des prix de 6,2 % en mars. Sur un mois, l’inflation grimpe de 2,5 %, a précisé Destatis. L’indice des prix harmonisé, qui sert de référence au niveau européen, atteint quant à lui 7,6 %, pulvérisant l’objectif de 2 % à moyen terme de la Banque centrale européenne.
La BCE perdue dans ses estimations
Le pire n’est pas le chiffre en lui-même, mais bien la perdition des experts. Toutes les anticipations partent en vrille au fil des publications. Personne n’est donc vraiment capable d’anticiper la situation d’un mois sur l’autre. La guerre a changé une donne qui n’était déjà pas très claire... La BCE reconnaît désormais qu’une inflation élevée devrait perdurer, mais qu’un jour, le retour à un niveau plus acceptable se fera. Quelle divination !
En Espagne, l’inflation à près de 10 % en mars, un record depuis 37 ans
La guerre en Ukraine a effectivement provoqué une nouvelle envolée des prix de l’énergie en Europe, Moscou étant l’un des fournisseurs principaux en hydrocarbures de l’Union européenne. Les prix de l’énergie ont ainsi bondi de 39,5 % en mars en Allemagne, après une hausse de 22,5 % en février et de 20,5 % en janvier, selon l’institut.
Retour dans les années 1970 !
La guerre accroît aussi le coût des denrées alimentaires, qui grimpe de 6,2 % en mars, après 5,3 % en février et 5,0 % en janvier. La Russie et l’Ukraine sont en effet deux exportateurs mondiaux de céréales, notamment de blé destiné au bétail. Les prix des engrais azotés, dont la Russie est l’un des principaux exportateurs, et de l’énergie, contribuent également à cette hausse. Enfin, l’invasion accroît les pénuries de composants et matières premières sur les chaînes d’approvisionnement, déjà déstabilisées par la pandémie de coronavirus, à cause des sanctions contre la Russie. Ces pénuries plombent l’industrie allemande, qui est obligée de répercuter ces coûts sur les consommateurs : le prix des biens a ainsi augmenté de 12,3 % en mars.