L’endettement record en France (État, entreprises, particuliers), le risque majeur pour le système financier français
L’endettement de la France, à tous les niveaux, État, établissements publics et privés, et ménages sont à des niveaux records. La Banque de France dans son rapport semestriel rappelle que l’endettement actuel est le risque principal du système financier français au mois de juin 2019, au même niveau que celui pesant actuellement sur les marchés financiers.
lundi 24 juin 2019, par FranceTransactions.com (avec AFP)
Dans son rapport semestriel publié le 24 juin 2019, la banque de France rappelle les deux principaux risques du système financier français : l’endettement record, à tous les niveaux du pays, et les risques de marchés.
Taux d’endettement record
Les taux d’endettement des entreprises et des ménages français continuent de croître à un rythme soutenu. La dynamique de l’endettement des entreprises augmente le risque de défaut et/ou les difficultés de refinancement en cas de choc macroéconomique. La croissance des crédits aux ménages appelle également à une vigilance particulière face aux signes d’assouplissement progressif des critères d’octroi. La capacité à mobiliser les ressources publiques pour amortir de futurs chocs économiques ou financiers devient également plus limitée avec l’accumulation des déficits depuis la crise.
L’endettement croit plus vite que la croissance
L’endettement (considéré comme le risque le plus important) croit plus rapidement que la croissance : le niveau actuel de l’endettement des acteurs privés ne suggère pas de risque financier généralisé à ce stade, mais sa hausse ininterrompue contribue à une fragilisation macroéconomique progressive et un affaiblissement de la résilience intrinsèque de l’économie française, alors que la capacité à mobiliser davantage de ressources publiques pour amortir de futurs chocs économiques et/ou financiers s’érode alors que la dette publique ramenée au PIB est à 98% en France, un niveau élevé, très supérieur au plafond de 60% établi dans le pacte de stabilité et de croissance européen.
« La question de la soutenabilité de la croissance soutenue de l’endettement des entreprises et des ménages se pose », affirme l’institution financière publique, car « sa hausse ininterrompue contribue à une fragilisation macroéconomique progressive » et à un affaiblissement des capacités de résistance de l’économie française. D’autant que la faculté de l’Etat « à mobiliser les ressources publiques pour amortir de futurs chocs économiques ou financiers devient également plus limitée avec l’accumulation des déficits depuis la crise », s’inquiète-t-elle.
Côté entreprises, cette hausse du crédit « augmente le risque de défaut et/ou les difficultés de refinancement en cas de choc macroéconomique » tandis que du côté des ménages, des signaux « d’assouplissement progressif » des critères d’octroi du crédit appellent à la vigilance.
Côté ménages, la situation s’empire. « Vous avez un quart des ménages qui reçoivent des crédits alors qu’ils sont déjà soumis à une charge d’endettement, intérêts et remboursement compris, la plus élevée », a illustré Yvan Odonnat, directeur général adjoint de la Stabilité financière et des opérations à la Banque de France, lors d’une conférence de presse.
Risques de marchés
Une nouvelle phase d’accumulation du risque s’opère pour les actions et les obligations, dans le contexte d’un orientation de la politique monétaire américaine perçue comme plus accommodante, sans que les perspectives de résultats d’entreprises ne soient revues à la hausse. La confiance des investisseurs pourrait être rapidement affectée par une combinaison de plusieurs facteurs d’incertitude ou de tensions géopolitiques venant des États-Unis (protectionnisme et tensions commerciales), d’Europe (en cas d’aggravation de situation italienne ou britannique) ou des pays émergents.