La crise de la dette couve en Europe : France et Italie en passe de devenir la nouvelle Grèce ?
Les rapports se succèdent et indiquent tous le même constat : la zone Euro devra faire face à une crise de la dette dans les mois ou années à venir. Parmi les pays les plus défaillants, l’Italie arrive en tête, la France est également citée pour sa gestion calamiteuse des dépenses publiques. Ce nouveau rapport de la Deutsche Bank publié en juillet 2021 alerte sur l’opinion complaisante que les taux d’intérêts resteront bas. D’une naïveté enfantine.
dimanche 11 juillet 2021, par Denis Lapalus
Dette COVID : l’Europe se masque les yeux
La BCE tient un discours troublant. L’institution se veut rassurante sur chacune de ces interventions et tient à rappeler que l’inflation ne sera que passagère. Toutefois, la FED a d’ores et déjà reconnu que l’inflation est bien plus vigoureuse qu’attendue et que son aspect passager est à revoir. La BCE n’anticipe donc pas une remontée des taux d’intérêts, pensant ainsi que la situation reviendra d’elle-même à son point cible. Une première erreur. Ne pas anticiper ce qui est redouté.
La Banque de France a alerté cette semaine sur son point de non retour
Incapable de tenir son budget, alors que les conditions économiques étaient favorables, personne ne préjuge que la France sera capable de faire à sa dette alors que les conditions financières vont devenir délicates. La remontée des taux d’intérêts rendront la dette française ingérable. Son absence d’anticipation et son incapacité chronique à réduire sa dette en font un des pays les plus fragiles de la zone Euro, aux côtés de l’Italie. Les rapports publiés sur cette thématique se suivent et se ressemblent.
Rapport de la Deutsche Bank : une crise de la dette en ligne de mire
La dernière analyse de la Deutsche Bank publiée en juillet 2021 alerte, une nouvelle fois, sur l’explosion des dettes de Covid. L’opinion complaisante que les taux d’intérêt n’augmenteront jamais conduiront le monde à une nouvelle crise économique. Pour Sebastian Becker, économiste : « La crédibilité pourrait devenir un problème car la plupart des gouvernements n’ont pas été en mesure d’atteindre des budgets équilibrés dans les années « dorées » pré-pandémiques caractérisées par une croissance robuste, des marchés du travail en plein essor et une facture d’intérêt souverain en baisse constante. En effet, les économies avancées n’ont jamais atteint l’équilibre budgétaire en moyenne au cours des 30 dernières années. »
L’Italie, un plan de relance ? Ou plutôt de quoi éponger la dette ?
Une accumulation continue et imprudente de la dette peut potentiellement conduire à des boucles d’auto-renforcement d’une dette élevée et d’une prime de risque élevée, qui deviennent explosives à un moment donné. Ce point pourrait être à 130 % du PIB ou plus – des niveaux dépassés par l’Italie et la Grèce. L’avertissement de M. Becker a également été repris par l’eurodéputé suédois Peter Lundgren, qui a affirmé qu’une nouvelle crise de la dette européenne était à nos portes, mais avec l’Italie étant l’épicentre cette fois. La Commission européenne a donné son feu vert au plan de relance de 191,5 milliards d’euros (164,6 milliards de livres sterling) de Rome. L’Italie, premier pays européen touché par la pandémie, recevra la plus grande part du plan de relance de 750 milliards d’euros (644 milliards de livres sterling) de l’UE.