Loi de Finances 2019 (#PLF2019) : baisse d’impôts historique et promesse d’un pouvoir d’achat en hausse, rêve ou réalité ?
Une nouvelle prospérité, rien que cela. Le gouvernement a présenté hier son projet de Loi de Finances 2019 et les superlatifs étaient de sortie. Une baisse d’impôts historique, enfin la plus importante depuis ces 10 dernières années. Le retour du pouvoir d’achat à la hausse, ce serait tout l’enjeu de ce nouveau projet de Loi de Finances pour l’année 2019. Le gouvernement a promis de redonner du pouvoir d’achat aux ménages. Ces promesses vont-elles être suivies d’actes ? Les contraintes budgétaires permettent d’en douter.
mardi 25 septembre 2018, par FranceTransactions.com (avec AFP)
Projet de Loi de Finances 2019
"L’objectif à long terme de ce budget, c’est de construire une nouvelle prospérité bénéficiant à tous les Français et à tous les territoires", a assuré le ministre des Finances Bruno Le Maire en présentant à la presse le projet de loi de finances (PLF) 2019.
Cette "prospérité ne doit pas reposer sur plus de dépenses publiques et plus d’impôts mais sur plus de création de valeurs", a ajouté le locataire de Bercy, en promettant que les engagements de l’exécutif seraient "tenus", vis-à-vis des contribuables comme des chefs d’entreprises.
Entreprises : 18,8 milliards d’euros de baisses d’impôts
D’après Bercy, le deuxième budget du quinquennat Macron, qui sera débattu à l’automne au parlement, intégrera ainsi 18,8 milliards d’euros de baisses d’impôts pour les entreprises, grâce à la diminution de l’impôt sur les sociétés et à la transformation du Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) en baisses de charges.
Particuliers : la plus grande baisse d’impôts depuis 10 ans
"C’est la plus grande baisse d’impôts pour les ménages depuis 2008", a insisté le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin, insistant sur les gains de pouvoir d’achat liés à la nouvelle baisse de la taxe d’habitation (-3,8 milliards d’euros l’an prochain) et sur la suppression des cotisations sur les heures supplémentaires.
- Prélèvements obligatoires, une baisse de 6 milliards d’euros
Les ménages, quant à eux, verront leurs prélèvements obligatoires baisser de six milliards d’euros, malgré les hausses de taxes sur les carburants et sur le tabac, évaluées par le gouvernement à 2,3 milliards d’euros.
Mais hausses des carburants, du tabac, et d’autres taxes à venir...
Les hausses de taxes sur les carburants et sur le tabac, évaluées par le gouvernement à 2,3 milliards d’euros viendront réduire ce bilan fiscal étonnant positif. Si à court terme, la situation peut paraître favorable, évidemment les Français ne sont pas dupes. La compensation de la fin de la taxe d’habitation devrait rapidement revenir sur le bureau du ministre concerné, taxes foncières attendues en forte hausse dans les années à venir.
Le pouvoir d’achat en 2019
Un message martelé par le gouvernement mais contesté par l’opposition, qui a dénoncé lundi une "opération de communication".
Ce que l’exécutif "donne d’une main, en réalité il le reprend d’une autre", a estimé le premier secrétaire du PS Olivier Faure, en rappelant que l’Observatoire français de la conjoncture économique (OFCE) avait évalué à 3,5 milliards d’euros -* et non à 6 milliards d’euros -* le gain de pouvoir d’achat prévu pour les ménages l’an prochain. "Le problème, c’est que le ressenti des Français ne correspond pas aux chiffres du gouvernement", a renchéri le président de la Commission des finances à l’Assemblée nationale, Eric Woerth (LR). Ce budget "comprend des mesures dans tous les sens, parfois des contresens... Le message est brouillé", a-t-il ajouté.
Maîtrise du budget, un oups à prévoir pour Bruxelles...
La présentation du projet de loi de finances 2019 survient à un moment compliqué pour le gouvernement, confronté à des critiques persistantes sur le pouvoir d’achat mais aussi à un tassement de la croissance, qui a réduit les marges de manœuvres de Bercy pour financer les promesses d’Emmanuel Macron.