Néobanque Hush : une levée de fonds en monnaie virtuelle pour lancer des services de paiement en cryptomonnaies
La boucle est bouclée. Hush, une néobanque orientée paiement en devises et en cryptomonnaies lance une levée de fonds en monnaie virtuelle auprès d’investisseurs cryptosensibles à partir de ce jour. La startup entend lever ainsi 10 millions d’euros, avant de demander son agrément dans la zone euro.
mardi 23 janvier 2018, par Denis Lapalus
Levée de fonds en monnaie virtuelle
C’est logique. Pour les startups souhaitant proposer des services finacnirs autour des cryptomonnaies, lancer des appels de fonds en monnaie virtuelle a du sens. Son le nom d’une ICO pour Initial Coin Offering, les investisseurs peuvent participer à l’appel de fonds et reçoivent, en échange d’euros sonnant et trébuachents, des tokens échangeables en monnaire virtuelle, telles que Bitcoin ou Ether. L’investisseur mise donc uniquement sur un investissement financier et ne prend absolument pas part dans la société. Rien à voir avec des actions donc. Ce type d’investissement multiplie donc les risques, sans en apporter les avantages. Un investissement bien senti peut se réveler être une catastrophe financière si le cours de cryptomonnaie s’effondre.
Ce type d’appel à l’épargne auprès des particuliers n’est pas encore régulé, mais devrait bientôt l’être. Les risques sont maximales.
Hush, silence !
Eric Charpentier, serial fondateur, après Morning, souhaite de nouveau créer une néobanque. Cette fois-ci, elle se nommera "Hush", qui veut dire Silence en français. L’idée est de créer selon ses termes "une néobanque participative régulée, tokénisée et cryptomonnaie compatible".
Une levée de fonds sur 6 semaines
"Une fois la levée de fonds achevée, nous déposerons une demande d’agrément d’établissement de paiement européen", précise Éric Charpentier, le fondateur de Hush. "Notre objectif est d’avoir 25.000 utilisateurs dès la première année".
Concrètement, Hush, immatriculée au Luxembourg, combine les services d’une banque traditionnelle (compte courant, carte de paiement, assurance...) et d’autres nettement plus innovants comme la possibilité pour les utilisateurs de bénéficier d’un portefeuille en cryptomonnaies (bitcoin, ether, dash...) et de le convertir via un système de change. "La plupart des plateformes qui existent sont basiques et peu rassurantes, notre but est de permettre à chacun d’utiliser plus facilement les cryptomonnaies dans un cadre régulé", poursuit Éric Charpentier. L’agrément d’établissement de paiement européen et la licence d’émetteur de carte que va demander Hush, devraient ainsi mettre la start-up à l’abri des difficultés rencontrées dernièrement avec les cartes prépayées.
Assisté du cabinet d’audit Deloitte, la banque défend aussi un projet communautaire à travers le "token", un jeton qui permet de lever des fonds sur les marchés des cryptomonnaies comme les actions sur les marchés boursiers. Hush propose à ses utilisateurs d’être directement récompensés par des tokens en fonction de leur utilisation des services et de leur activité. Les tokens, baptisés USH, permettent aussi de payer les services de Hush avec une réduction de 50%.
"Au milieu de la communauté il y aura un forum, et si un utilisateur propose une fonctionnalité reprise par les autres, voire même développée par un autre, tout ceux qui auront participé recevront des tokens USH" indique Éric Charpentier.
Faire mieux que Revolut
Revolut, principal concurrent d’Orange Bank, qui revendique plus d’un million de comptes, dont 170.000 en France, a annoncé en décembre qu’elle allait proposer à ses clients d’acheter, de vendre et surtout de payer en bitcoins. "Notre différence avec Revolut est que les cryptomonnaies sont au cœur de notre modèle, soutient Éric Charpentier. Tout notre projet est basé sur ces monnaies virtuelles dont nous voulons démocratiser l’usage".