Privatisation de la FDJ : ce succès important est une mauvaise nouvelle pour les particuliers

Les Français ont souscrit d’ores et déjà pour 1 milliard d’euros pour la mise en Bourse de la Française des Jeux a annoncé ce jour Bruno Le Maire. Une nouvelle pas si bonne que cela pour les petits porteurs. Leurs ordres ne seront pas servis en intégralité, avec de plus, un prix en haut de fourchette.

dimanche 17 novembre 2019, par FranceTransactions.com (avec AFP)

Privatisation FDJ : un succès important

Les Français ont souscrit dès à présent pour 1 milliard d’euros pour la mise en Bourse de la Française des Jeux, qui s’annonce comme un "immense succès populaire" selon le ministre de l’Economie et des Finances. "Je fixerai le prix la semaine prochaine mais à l’heure où je vous parle, il y a pour un milliard d’euros de souscriptions des particuliers, c’est un immense succès populaire", a déclaré Bruno Le Maire sur l’antenne de BFM TV. "Les Français sont au rendez-vous, les souscripteurs sont au rendez-vous", a-t-il dit.

Prix de l’action entre 6,50 et 19,90 euros

Une source bancaire chargée du placement a indiqué la semaine dernière qu’en raison d’une forte demande, le prix de l’IPO s’orientait vers le haut de la fourchette initialement fixée entre 16,50 et 19,90 euros. "Les petits souscripteurs seront servis en priorité, ceux qui ont des demandes de quelques centaines d’euros", a promis Bruno Le Maire.

L’IPO de la FDJ, la plus importante que la place de Paris ait connue depuis celle d’Amundi en 2015, pourrait en cas de succès pousser l’exécutif à mettre en œuvre d’autres privatisations. Paris souhaite notamment céder tout ou partie de ses 50,6% dans le gestionnaire d’aéroports ADP mais une demande de référendum visant à bloquer le projet est en cours et l’Etat ne prendra aucune décision avant la fin de la procédure, attendue après les municipales de mars prochain, a dit le ministre de l’Economie. Concernant Engie, "la possibilité (de privatiser une partie du groupe énergétique) est ouverte et nous en ferons usage au bon moment", a ajouté Bruno Le Maire, parlant d’une échéance de "quelques mois plutôt qu’avant la fin de l’année".

Héritière de la loterie nationale créée en 1933, la FdJ est une des rares entreprises publiques françaises en bonne santé financière. Son nom est aussi très familier pour les Français, qui ont encore misé l’an dernier près de 16 milliards d’euros dans ses jeux d’argent et de hasard.

Pour cette privatisation, tout l’enjeu du gouvernement était de séduire les petits épargnants, d’autant que c’est la première fois depuis 2005 et l’entrée en Bourse d’EDF que le grand public sera associé à une telle opération initiée par l’Etat.

Pour les convaincre d’investir, plusieurs avantages ont été réservés aux petits épargnants : outre une décote de 2%, ils se verront également attribuer une action gratuite pour 10 achetées s’ils les conservent pendant 18 mois.

L’Etat sera triplement gagnant dans l’opération : outre l’argent tiré de la vente de ses parts, il va continuer d’empocher les quelque 3,5 milliards d’euros de recettes fiscales et sociales versées chaque année par la FDJ, même après la privatisation. Et il va recevoir 380 millions d’euros de l’entreprise en échange du monopole pour exploiter pendant 25 ans jeux de loterie et paris sportifs dans son réseau physique.

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