Sortie de crise : nouveau fonds de 3 milliards d’euros pour soutenir les entreprises de taille intermédiaire (ETI)
Toujours plus. Alors que les entreprises de taille intermédiaire ont paradoxalement vu gonfler leur trésorerie durant cette crise, aides financières à l’appui, l’Etat s’apprête à mettre un fonds un nouveau fonds de soutien de 3 milliards d’euros.
mardi 1er juin 2021, par Denis Lapalus
Le gouvernement va mettre en place un nouveau fonds de trois milliards d’euros pour soutenir les entreprises de taille intermédiaire (ETI), a déclaré mardi le ministre des Finances, Bruno Le Maire. S’exprimant lors d’une conférence de presse destinée à présenter le dispositif d’accompagnement des entreprises en sortie de crise, Bruno Le Maire a souligné que ce fonds devait assurer une transition en douceur après la fin du "quoi qu’il en coûte" mis en place dans le cadre de la lutte contre l’épidémie due au coronavirus.
Des entreprises inégalement exposées aux risques financiers en sortie de crise
Les restrictions sanitaires liées à la pandémie de la Covid-19 ont affecté l’activité des entreprises françaises, réduisant leur chiffre d’affaires et dégradant leur résultat. Dans ce contexte, le Gouvernement a rapidement déployé des mesures d’urgence, qui ont apporté des liquidités aux entreprises pour répondre à leurs échéances et leur permettre de traverser la crise. L’activité partielle, le fonds de solidarité, les reports de charges fiscales et de contributions sociales, ainsi que les prêts garantis par l’État (PGE) ont été fortement mobilisés dès les premières semaines de la crise et a apporté un soutien sans précédent pour compenser les pertes des entreprises et répondre à leurs besoins en trésorerie. Ces mesures ont permis de réduire drastiquement la part d’entreprises en difficulté financière. Combinées à l’adaptation des règles relatives aux entreprises en difficulté, avec en particulier la suspension de la reconnaissance des cessations de paiements, elles ont mené à une forte baisse du nombre d’entreprises en défaillance (- 39 % en 2020 par rapport à 2019).
Surendettement des entreprises françaises
Pour faire face à la crise, les entreprises françaises se sont endettées dans des proportions importantes : en 2020, leur dette financière brute, qui comprend à la fois les crédits bancaires et les financements obligataires, a augmenté de 230 milliards d’euros.
Forte hausse de la trésorerie des entreprises
Toutefois, cet endettement supplémentaire s’est accompagné d’une hausse presque aussi importante de la trésorerie (217 milliards d’euros). La progression de l’endettement financier net est ainsi restée contenu (13 milliards d’euros), ce qui tend à infirmer l’idée que les entreprises françaises ne pourraient pas faire face à leurs échéances de dette. Ce chiffre agrégé masque toutefois des différences importantes entre les entreprises : si une majorité d’entreprises connaissent une reprise d’activité vigoureuse et conservent une situation financière saine, certaines sortent de la crise avec un bilan affaibli. Il est essentiel d’identifier celles-ci aux plus tôt, afin que leur dirigeant puisse prendre aussi rapidement que possible les bonnes décisions pour remédier aux difficultés potentielles.
Comité de sortie de crise
Afin d’animer et de coordonner la mise en œuvre du plan d’action sur l’accompagnement des entreprises en sortie de crise, un comité national de sortie de crise est mis en place. Il réunit l’ensemble des parties prenantes, notamment les représentants des professions du chiffre et du droit, les institutions financières, les fédérations d’entreprises, les organismes consulaires ainsi que des représentants de l’Etat. Ce comité national est animé par un conseiller national à la sortie de crise chargé de promouvoir le plan d’action pour l’accompagnement des entreprises en situation de fragilité financière et suivre la mise en œuvre des engagements des parties prenantes au plan. Bruno Le Maire et Eric Dupond-Moretti ont annoncé la nomination de Gérard Pfauwadel en tant que conseiller national à la sortie de crise. Ces travaux se font en association étroite avec les Régions, qui prennent toute leur part à la détection et à l’accompagnement des entreprises fragiles ou en difficulté, en mobilisant tous les leviers pertinents à leur disposition, dans le prolongement des travaux engagés depuis 2019 avec l’État visant au renforcement de la coordination des acteurs en matière de détection et d’accompagnement, et en s’appuyant sur les cellules régionales de veille et d’alerte précoce (CVAP) dont le déploiement est poursuivi dans les prochains mois.