Trading : record historique absolu pour les bonus des traders de Wall Street, moyenne de 257.000$, après une année 2021 exceptionnelle
Le précédent record de la moyenne des bonus des traders de Wall Street datait de 2006 avec une moyenne de 191.400$. Pour 2021, ce sont pas moins de 45 milliards de dollars de bonus de plus qu’en 2020 qui ont été versés aux traders, explosant ainsi le précédent record.
dimanche 27 mars 2022, par Denis Lapalus
2021, une année historique. Jamais les bonus des traders et des banquiers d’affaires n’auront été aussi élevés depuis la dépression de 1929. Le record datait de 2006 avec 191.400$. L’année 2020 aurait pu battre ce record, mais des limitations avaient été imposées, pandémie oblige. En 2021, le montant moyen était alors de 184.000$, selon l’Etat de New-York, qui passe en revue les montants déclarés. Pour 2021, nouveau record avec 257.000$, puisque les limitations ont été levées. Le montant total des bonus serait de 142 milliards de dollars (en hausse de 45 milliards en 2022, au titre de l’année 2021). Evidemment, pour 2022, l’affaire n’est pas encore entendue, cela s’annonce bien plus compliqué.
28.000 traders et banquiers d’affaires à Wall Street
Cette moyenne des bonus de Wall Street est basée sur 28.000 salariés, principalement issus des grandes banques d’affaires de New-York (Goldman Sachs, Morgan Stanley, Centerview Partners, EverCore, JP Morgan, Bank of America, Greenhill, Perella Weinberg, etc.). Si le trading algorithmique a bien fait sa percée sur les marchés financiers ces dernières années, ce sont encore bien des êtres humains qui les programment et en récoltent les fruits. L’intelligence artificielle autonome et leurs robot-investisseurs restent du domaine du pur fantasme. Un programme informatique reste d’une stupidité sans comparaison, et le fait d’apprendre de nouvelles règles sur la base de faits passés n’en fait rien d’un objet teinté d’intelligence. Les banques d’affaires réalisent leurs plus gros profits sur des fusions-acquisitions de sociétés, loin du trading à la journée, comme le pensent encore bon nombre d’investisseurs en herbe. Les activités de trading sur les produits de taux d’intérêts sont de leur côté en déclin. La remontée des taux devraient faire resurgir des opportunités de stratégies en 2022.
Une année 2021 totalement irréelle
La hausse de 2021 a été totalement artificielle, du fait même que la planète ait été plongée dans un confinement moyenâgeux. La sortie de cette crise sanitaire, encore partielle, a donné un coup de fouet aux marchés financiers, au-delà de toutes les espérances. L’on voit en 2022 le contre-coup. L’économie mondiale ne s’en est toujours pas remise.
Des hausses de salaires de 100.000$ après une année
Les grands noms de la finance ont tous annoncé des augmentations de salaires pour leurs jeunes salariés, avec des revenus annuels moyens de 100.000 dollars dès la première année. Si vous passez la première année dans une banque d’affaires à Wall Street, votre carrière est très bien partie ! Vous percevrez une augmentation. Du coup, avec un bonus moyen de 257.000$, la vie peut paraître moins chère, même à New-York.
Perspectives pour 2022
« En plus des perspectives positives pour l’année à venir, il y a une préoccupation croissante pour la rétention des talents clés. Des résultats élevés s’accompagnent d’attentes élevées, associées à un environnement de recrutement sain et mobile et à une « nouvelle normalité » encore indéfinie. Heureusement, l’élan à la hausse en 2022 donne une piste limitée pour les décisions avec les pressions macroéconomiques imminentes de l’augmentation de l’inflation et des taux d’intérêt et une bulle de marché perçue. À moyen terme, les entreprises devraient mettre au moins certains enjeux dans le sol pour aligner de manière créative les programmes de rémunération et la gestion de la main-d’œuvre avec la culture et la philosophie de rémunération souhaitées. Pour éclairer la voie à suivre, des mesures telles que le rôle et l’ampleur des salaires de base, les mesures et les objectifs de diversité et d’inclusion, les différences de rémunération géographique et la flexibilité" indique Johnson Associates et l’une des principales autorités nationales en matière de rémunération à Wall Street (traduit de l’anglais).