Vente partielle des participations de l’État dans ADP, FDJ et Engie pour capitaliser le Fonds pour l’innovation et l’industrie

L’État va céder ses participations dans 3 pépites : Aéroport de Paris (ADP), La Française des Jeux (FDJ) ainsi qu’Engie. La cession devrait rapporter pas moins d’une dizaine de milliards d’euros à l’État.

mardi 19 juin 2018, par Denis Lapalus

Des cessions de participations pour alimenter le Fonds pour l’innovation et l’industrie

Le Fonds pour l’innovation et l’industrie a été lancé le 15 janvier 2018. Il consiste en un ensemble d’actifs de 10 milliards d’euros dont a été doté l’établissement public Bpifrance, structure contrôlée par l’État. Le Fonds est constitué initialement de 1,6 milliard d’euros en numéraire, issus des cessions d’actifs effectuées au second semestre 2017 (Renault et ENGIE), et de 8,4 milliards d’euros en titres de participations publiques (Thales et EDF). Ces titres ont vocation à être progressivement remplacés par les produits des cessions de participations publiques à venir, au cours du mandat.

Ces 10 milliards d’euros d’actifs, qui constituent une dotation n’ayant pas vocation à être consommée, généreront un rendement annuel estimé entre 200 et 300 millions d’euros qui servira au financement de dispositifs de soutien à l’innovation de rupture.

Groupe ADP

© ADP Logo

Le Groupe ADP sera privatisé et l’ensemble des actifs aéroportuaires franciliens reviendra à terme à l’État dont le pouvoir de régulation sera renforcé. Le Groupe ADP est le propriétaire et exploitant des aéroports de Paris-Charles de Gaulle, Orly et Le Bourget. Présent dans plus de 30 pays, il couvre l’ensemble des métiers de la chaîne de valeur aéroportuaire, du financement à la conception et à l’exploitation d’aéroports dans le monde entier. Le Groupe ADP détient également des participations dans les aéroports d’Amsterdam (groupe Schiphol) et d’Istanbul (groupe TAV).

  • CAPITALISATION BOURSIÈRE : 17,42 milliards d’euros (au 8 juin 2018)
  • PART DE L’ÉTAT DANS LE CAPITAL : 50,63 %, soit une participation d’une valeur d’environ 8,8 milliards d’euros. L’État détient 58,5 % des droits de vote.

FDJ (Française des jeux)

© FDJ Logo

La Française des jeux (FDJ) sera privatisée afin de permettre à l’entreprise de poursuivre sa transformation. La régulation du secteur sera renforcée avec la création d’une autorité indépendante. Héritière de la Loterie Nationale créée en 1933, la FDJ est aujourd’hui principalement présente dans deux secteurs :

  • Le monopole des jeux de loterie et de grattage, ainsi que des paris sportifs en point de vente,
  • Le secteur concurrentiel des paris sportifs en ligne.

La FDJ exporte également son savoir-faire à l’interna-* tional. Elle est la deuxième plus importante loterie en Europe et la quatrième au niveau mondial.

PART DE L’ÉTAT DANS LE CAPITAL DE LA FDJ : 72 % DIVIDENDES PERÇUS PAR L’ÉTAT (2017) : 90 millions d’euros. Les rentrées fiscales liées aux jeux, elles, représentent plus de 3 milliards d’euros.

ENGIE

© Engie logo

La contrainte de détention du capital d’ENGIE par l’État sera supprimée afin de lui donner de la flexibilité sur son niveau de participation et d’accompagner le groupe dans des projets stratégiques. ENGIE est un acteur mondial de l’énergie, industriel de référence dans les métiers du gaz, de l’électricité ainsi que des services à l’énergie. Il est présent sur l’ensemble de la chaîne de valeur de l’énergie, en électricité et en gaz naturel, de l’amont à l’aval :

  • La production d’électricité ;
  • Les infrastructures globales, notamment gazières ;
  • Les solutions intégrées pour les clients. ENGIE est présent dans près de 70 pays.
  • CAPITALISATION BOURSIÈRE : 32,24 milliards d’euros (au 8 juin 2018)
  • PART DE L’ÉTAT DANS LE CAPITAL : 24,1 % soit une participation d’environ 7,8 milliards d’euros. L’État détient 34,8 % des droits de vote. L’article L. 111-68 du Code de l’énergie impose un niveau minimal de détention par l’État. Ce seuil peut être apprécié en capital ou en droits de vote (loi Florange) et peut être temporairement franchi à la baisse pour une période n’excédant pas deux ans.

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