Déficit record de la France de 3.101 milliards d’euros : cette bulle de l’endettement, un facteur d’une crise inévitable
L’INSEE a confirmé le nouveau dérapage budgétaire de la France en 2023. Le déficit public tricolore dépasse désormais les 3.101 milliards d’euros, un coût proche des 90 milliards d’euros par an.
mardi 26 mars 2024, par FranceTransactions.com
Le déficit public pour 2023 s’établit à 154 milliards d’euros, soit 5,5 % du produit intérieur brut (PIB). La France figure ainsi parmi les plus mauvais élèves de la zone euro, seule l’Italie se classe dernière de la classe. L’on nous répète à longueur d’année que ce déficit n’est pas forcément un souci grave. Un pays ne se gère pas comme le budget d’une famille.
Ne pas dramatiser !
Est-ce grave ? Certains citent l’exemple des USA, dont le déficit est bien plus élevé. Ces "experts" oublient une chose primordiale, les USA peuvent émettre autant de dollars qu’ils le souhaitent. La France ne peut pas émettre autant d’euros qu’elle le souhaiterait. Il ne faut pas dramatiser. L’on en reparle lors de la baisse de rating de la dette française en juin prochain ?
Le coût de la dette
À ce jour, l’on nous indique que le taux réel de la dette française serait pratiquement nul. En effet, proche des 3% à 10 ans (cf taux OAT), avec une inflation à 3% également, le coût réel de la dette serait pratiquement nul. C’est toute la différence entre la théorie et la pratique. Car les intérêts sont bien payés, pas moins de 50 milliards d’euros par an. Par ailleurs, si l’inflation vient à baisser comme souhaitée, l’effet ciseaux serait bien présent, puisque les obligations émises cette année seront à servir pendant les prochaines années. Le souci se créé aujourd’hui, pour se montrer insupportable dans les années à venir.
France : déficit et pas de croissance !
L’Espagne voit ses déficits augmenter mais la croissance économique est au rendez-vous, l’Allemagne n’a pas de déficit, mais pas de croissance. La France réussi l’exploit d’avoir un déficit grandissant et une croissance faible. Ce n’est pas pour faire du France bashing gratuit, c’est juste un constat. Alors quelles sont les options ?
Dette de la France
Dette la France au 31 décembre 2023
Dette de la France | Dette totale au 31 décembre 2023 | Variation vs Trimestre précédent |
---|---|---|
Montant total (en milliards d’euros) | 3101.20 M€ | |
Montant en % du PIB (%) | 110.60 % | |
(Source des chiffres de base INSEE, données calculées FranceTransactions.com) |
Répartition de la dette de la France au 31 décembre 2023
Secteurs | Montant en milliards € | Part de la dette du secteur en % de la dette totale |
---|---|---|
État | 2587.20 M€ | 83,43 % |
Organismes divers d’administration centrale | 73.70 M€ | 2,38 % |
Administrations publiques locales | 250.40 M€ | 8,07 % |
Administrations de sécurité sociale | 263.70 M€ | 8,50 % |
TOTAL | 3101.20 M€ | 100% |
Coût annuel de la dette de la France
Montant total (en milliards d’euros) | 3101.20 Milliards d’€ |
Taux moyen d’emprunt de la dette de la France (en %) | 3.10 % |
TOTAL COÛT ANNUEL DE LA DETTE (*) | 96,14 Milliards d’€ |
((*) Estimation FranceTransactions.com basée sur le montant total de la dette publiée par l’INSEE et le taux moyen historique des emprunts français). |
Deux options : augmenter les recettes, réduire les dépenses
1️⃣ Réduire les dépenses : Commençons par l’infaisable : réduire les dépenses. Les gouvernements se succèdent et les résultats restent identiques. Les dépenses seront réduites de près de 10 milliards d’euros, une goutte d’eau. L’objectif d’atteindre les 3% du PIB de déficit par an reste un objectif pour le gouvernement. La France détient le triste record de la dépense publique. Alors que les services de l’Etat montre ses failles, dans son système éducatif, tout comme pour les hôpitaux... L’essentiel des frais étant dans les ressources humaines de gestion des services publics.
2️⃣ Augmenter les recettes : comme annoncé par l’exécutif, pas de hausses d’impôt. Les taxes sur les énergéticiens, ainsi que sur les autoroutes, les transporteurs aériens sont déjà lancées. Mais celles-ci ne vont pas changer la donne pour autant. Alors, comme pratiquement chaque année à la même période, l’on ressort ces mêmes idées :
- hausse de la flat tax de 30 à 33%,
- taxation sur les encours en assurance-vie,
- hausse de la TVA,
- etc. Autant d’idées toutes aussi improbables les unes que les autres. La plus simple sera une hausse des impôts, dès 2025, après la dégradation du rating de la dette française. La justification sera le paiement des intérêts de la dette, car même avec une baisse sensible des taux d’intérêts, le coût de la dette ne fera que grimper.