Dette record de 3.303 milliards d’euros : la France et sa bulle de l’endettement, une crise inévitable

L’INSEE a confirmé le nouveau dérapage budgétaire de la France en 2024.

lundi 23 décembre 2024, par FranceTransactions.com

Concernant le déficit public tricolore, les années se suivent et se ressemblent. Le déficit dépasse désormais les 3.300 milliards d’euros, un coût proche des 100 milliards d’euros par an.

Ne pas dramatiser !

Est-ce grave ? Certains citent l’exemple des USA, dont le déficit est bien plus élevé. Ces "experts" oublient une chose primordiale, les USA peuvent émettre autant de dollars qu’ils le souhaitent. La France ne peut pas émettre autant d’euros qu’elle le souhaiterait. Il ne faut pas dramatiser. L’on en reparle lors de la baisse de rating de la dette française en juin prochain ?

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Appartenance à la zone euro

Les investisseurs étrangers, détenteurs à hauteur de 50% de la dette française, ne réagissent pas mal face à l’explosion du risque français. Les taux de marché ne s’envolent pas, pour le moment. Cela est du à l’appartenance à la zone Euro. L’épargne des Français est au plus haut, alors que le pays figure parmi les plus endettés de la zone euro. Une situation unique en son genre, en partie due à deux produits spécifiques : l’épargne réglementée et son livret A, et l’Assurance-Vie.

Dette de la France

Dette la France au 30 septembre 2024

Dette de la FranceDette totale au 30 septembre 2024Variation vs Trimestre précédent
Montant total (en milliards d’euros)
3303.00 M€
+2,22 %

Montant en % du PIB (%)
113.70 %
+1,34 %

(Source des chiffres de base INSEE, données calculées FranceTransactions.com)

Répartition de la dette de la France au 30 septembre 2024

SecteursMontant en milliards €Part de la dette du secteur en % de la dette totale
État
2690.50 M€
81,46 %
Organismes divers d’administration centrale
69.40 M€
2,10 %
Administrations publiques locales
252.20 M€
7,64 %
Administrations de sécurité sociale
290.80 M€
8,80 %
TOTAL
3303.00 M€
100%

Coût annuel de la dette de la France

Montant total (en milliards d’euros)
3303.00 Milliards d’€
Taux moyen d’emprunt de la dette de la France (en %)
3.10 %
TOTAL COÛT ANNUEL DE LA DETTE (*)
102,39 Milliards d’€
((*) Estimation FranceTransactions.com basée sur le montant total de la dette publiée par l’INSEE et le taux moyen historique des emprunts français).

Le coût de la dette

À ce jour, l’on nous indique que le taux réel de la dette française serait pratiquement nul. En effet, proche des 3% à 10 ans (cf taux oat), avec une inflation à 3% également, le coût réel de la dette serait pratiquement nul. C’est toute la différence entre la théorie et la pratique. Car les intérêts sont bien payés, pas moins de 50 milliards d’euros par an. Par ailleurs, si l’inflation vient à baisser comme souhaitée, l’effet ciseaux serait bien présent, puisque les obligations émises cette année seront à servir pendant les prochaines années. Le souci se créé aujourd’hui, pour se montrer insupportable dans les années à venir.

France : déficit et pas de croissance !

L’Espagne voit ses déficits augmenter mais la croissance économique est au rendez-vous, l’Allemagne n’a pas de déficit, mais pas de croissance. La France réussi l’exploit d’avoir un déficit grandissant et une croissance faible. Ce n’est pas pour faire du France bashing gratuit, c’est juste un constat. Alors quelles sont les options ?

Deux options : augmenter les recettes, réduire les dépenses

1️⃣ Réduire les dépenses : Commençons par l’infaisable : réduire les dépenses. Les gouvernements se succèdent et les résultats restent identiques. Les dépenses seront réduites de près de 10 milliards d’euros, une goutte d’eau. L’objectif d’atteindre les 3% du PIB de déficit par an reste un objectif pour le gouvernement. La France détient le triste record de la dépense publique. Alors que les services de l’Etat montre ses failles, dans son système éducatif, tout comme pour les hôpitaux... L’essentiel des frais étant dans les ressources humaines de gestion des services publics.

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2️⃣ Augmenter les recettes : comme annoncé par l’exécutif, pas de hausses d’impôt. Les taxes sur les énergéticiens, ainsi que sur les autoroutes, les transporteurs aériens sont déjà lancées. Mais celles-ci ne vont pas changer la donne pour autant. Alors, comme pratiquement chaque année à la même période, l’on ressort ces mêmes idées :

  • hausse de la Flat Tax de 30 à 33%,
  • taxation sur les encours en assurance-vie,
  • hausse de la TVA,
  • etc. Autant d’idées toutes aussi improbables les unes que les autres. La plus simple sera une hausse des impôts, dès 2025, après la dégradation du rating de la dette française. La justification sera le paiement des intérêts de la dette, car même avec une baisse sensible des taux d’intérêts, le coût de la dette ne fera que grimper.

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