Le PER, uniquement pour les hauts revenus ? Une idée reçue stupide !
Les idées reçues sur les placements ne manquent pas. Concernant le PER, une idée reçue, souvent reprise par la presse financière, voudrait que les PER soient pertinents uniquement pour les épargnants à hauts revenus. Retirez vos œillères.
jeudi 20 octobre 2022, par Denis Lapalus
Les idées reçues concernant les PER sont nombreuses : âge limite de souscription (il ’en existe aucun !), frais élevés (de nombreux PER proposent 0% de frais sur les versements et des frais de gestion plus faibles qu’en assurance-vie), etc. Une idée reçue persistante, le PER serait pertinent uniquement pour les épargnants ayant des hauts revenus. Foutaises !
Le PER n’est pas le PERP !
L’idée reçue consistant à ne recommander le PER qu’aux épargnants ayant des revenus conséquents est un report du conseil concernant les PERP. Sauf que le PER n’est pas un PERP ! Le PER est bien plus souple (sortie en capital à 100% possible, déblocage pour un achat immobilier) et son fonctionnement tient bien davantage d’un contrat d’assurance-vie (pour les PER assurances), que ne l’étaient les PERP.
Ce qui est vrai : il faut être imposable sur le revenu
Ce qui est une condition sine qua none pour investir sur un PER, c’est qu’il faut être imposable sur le revenu. Dans la négative, évidemment, lorsque l’on ne paie pas d’impôt sur le revenu, cela n’apporte aucun intérêt de souscrire un PER individuel. Dans ce cas, autant verser sur un contrat d’assurance-vie. Le PER entreprise ou un PER obligatoire peut toutefois être souscrit pour de bonnes raisons, sans être pour autant imposable sur le revenu. Dans le premier cas, il s’agit potentiellement de bénéficier du versement de l’abondement versé par l’employeur. Dans le second cas, il s’agit de bénéficier d’une déduction au niveau de l’entreprise.
Ce qui est vrai : plus l’on paie d’impôts, plus l’on profite de la réduction d’impôt
C’est une lapalissade, mais visiblement, c’est ce qui plaît à toute une partie de la presse financière conduisant à cette idée reçue : seuls les plus hauts revenus auraient intérêt à souscrire un PER. Comme pour toute réduction d’impôt, plus l’on paie d’impôt et plus l’on en profite. Mais, et c’est bien pourquoi indiquer que le PER n’est à destination que des épargnants à hauts revenus est faux, un épargnant ayant une taux marginal d’imposition de 11% ou de 30% bénéficiera alors d’une réduction d’impôt équivalente. Pourquoi refuser une réduction d’impôt de 11% sous prétexte que certains obtiennent 45% ?
Ce qui est vrai : fiscalité à la sortie
Les épargnants bénéficiant d’une réduction d’impôt sur le revenu sur leurs versements lors de leur phase d’épargne, verront le capital perçu à la retraite soumis en retour à l’impôt sur le revenu. Certains avancent donc qu’aucun gain n’est à la clé. C’est là encore, une idée reçue. Le PER est un placement de long terme. L’argent économisé en IR durant 20 ans a le temps de vous rapporter. De plus, en toute logique, si vous épargnez pour votre retraite, c’est que vous vous attendez à une baisse de vos revenus. Dans ce cadre, votre imposition devrait être plus faible lors de votre prise de retraite.
Le petit bonus de l’épargne retraite
Les fonds euros en épargne retraite, via les PER assurances, sont cantonnés. L’effet dilutif constaté en assurance-vie sur les fonds euros ne peut pas se reproduire sur les PER assurances. L’horizon de placement sur les fonds euros des PER est donc davantage long terme que ceux en assurance-vie. Leurs rendements sont donc supérieurs et seront supérieurs dans les années à venir à ceux proposés en assurance-vie.