Age de la retraite : le mandat de Delevoye n’a pas changé, assure Matignon
Le mandat de Jean-Paul Delevoye n’a pas changé, a assuré mercredi Matignon, alors que le Haut commissaire à la réforme des retraites a demandé à l’exécutif de clarifier qu’il ne toucherait pas à l’âge de la retraite.
mercredi 3 avril 2019, par FranceTransactions.com (avec AFP)
Age de la retraite : le mandat de Delevoye "n’a pas changé", assure Matignon
Le Premier ministre Edouard Philippe et plusieurs ministres ont suscité la confusion ces derniers jours en assurant tout à la fois que la réforme Delevoye ne toucherait pas à l’âge légal de 62 ans - promesse de campagne d’Emmanuel Macron - tout en évoquant un possible allongement de la durée du travail pour financer les importantes dépenses qui s’annoncent pour prendre en charge la dépendanceet le grand âge.
M. Delevoye "tirerait les conséquences si les engagements pris devant les partenaires sociaux concernant l’âge minimum étaient remis en cause", a averti mardi soir son entourage, interrogé sur des menaces de démission évoquée dans la presse.
Edouard Philippe et Jean-Paul Delevoye se sont vus en tête-à-tête mardi soir, puis mercredi matin dans le cadre d’une réunion de travail du gouvernement sur le sujet, selon Matignon.
"Le mandat de Jean-Paul Delevoye n’a pas changé et il reste beaucoup de travail pour réussir cette réforme complexe et ambitieuse, qui vise à donner les mêmes règles pour tous contrairement au système actuel", a affirmé Matignon à l’AFP.
Quant au financement de la dépendance, "il ne faut pas interdire ce débat mais à ce stade nous ne travaillons pas là-dessus, onne travaille pas encore sur le financement de la réforme de la dépendance", a fait valoir le cabinet du Premier ministre.
La ministre des Solidarités Agnès Buzyn vient pourtant d’annoncer pour cet automne "une grande loi" pour faire financer par la "solidarité nationale" la prise en charge de la dépendance.
"Si on veut mener à bien ce projet, et si on veut le faire sérieusement, il faudra trouver les moyens pour le financer. Il y a plein de solutions possibles, certaines passent par l’impôt, et tout le monde sait que le Premier ministre est plutôt contre, d’autrespar le travail, et c’est plutôt ce en quoi il croit", a avancé Matignon.
Un rapport remis la semaine dernière préconise lui de recourir à la CRDS, un impôt sur les salaires créé en 1996 pour rembourser le "trou de la Sécu", et censé disparaître en 2024, quand la dette de la Sécurité sociale sera remboursée.