Déficit du système de retraite : un gouffre deux fois plus grand que prévu en 2022
Le déficit du système de retraite sera deux fois plus important que prévu en 2022, selon le rapport annuel du Conseil d’orientation des retraites. La faute à cette croissance molle, sur laquelle tous les gouvernements successifs se basaient afin d’espérer un équilibre à terme. 10 milliards d’euros de déficit supplémentaires sont donc attendus. Une entrée en matière pour une éventuelle nouvelle réforme des retraites.
mercredi 12 juin 2019, par FranceTransactions.com (avec AFP)
Le déficit du système devrait atteindre 0,4% du PIB, soit 10 milliards d’euros, selon le rapport annuel du Conseil d’orientation des retraites.
Le "solde financier du système de retraite" à l’horizon 2022 sera en déficit à hauteur de 0,4% du PIB, soit environ 10 milliards d’euros, selon le rapport annuel du Conseil d’orientation des retraites (COR), dont l’AFP a obtenu copie mardi. Cette prévision s’est sensiblement "dégradée" depuis le précédent rapport du COR, qui tablait mi-2018 sur un "solde négatif" de 0,2% du PIB en 2022, soit environ 5 milliards d’euros.
Cette différence est liée à des dépenses stables (13,8% du PIB) mais des recettes en baisse (13,4%) du fait de "la maîtrise des dépenses publiques à travers (celle) des rémunérations et de l’emploi" des fonctionnaires. Une politique qui "se traduit par des ressources moindres pour le système de retraite et une dégradation du solde", explique le COR.
Le retour à l’équilibre, espéré l’an dernier pour 2036 dans le meilleur des cas, est par conséquent reporté à 2042 dans le scénario le plus favorable, avec une productivité en hausse de 1,8% par an. Avec un taux de 1,5% par an, il faudrait attendre 2056. En-deçà, "le système de retraite resterait durablement en besoin de financement".
Ces nouvelles projections financières compliquent l’équation du gouvernement, qui doit présenter en juillet la réforme des retraites voulue par Emmanuel Macron. Le chef de l’Etat, qui a promis de remplacer la multitude de régimes existants par un "système universel", affirmait que les retraites n’étaient "plus un problème financier".