Pauvreté : 32% des seniors sans emploi ni retraite vivent sous le seuil de pauvreté en France
L’étude de la DREES sur le niveau de vie des seniors est sans appel, 32% d’entre eux sans emploi ni retraite vivent sous le seuil de pauvreté. Essentiellement des femmes. Une étude d’Aurélien D’Isanto, Jérôme Hananel et Yoann Musiedlak (DREES).
vendredi 21 septembre 2018, par Denis Lapalus
La vie après 50 ans, sans travail, ni retraite
Après 50 ans, de nombreuses personnes rencontrent des difficultés importantes sur le marché du travail, ce qui se caractérise par un taux d’emploi moindre que pour les personnes d’âge intermédiaire. En 2015, le taux d’emploi des personnes de 55 à 59 ans s’élève à 69 %, contre 80 % pour celles de 50 à 54 ans et de 25 à 49 ans.
Aussi, en fin de carrière, de nombreuses personnes transitent par des situations où elles ne sont ni en emploi ni à la retraite. La diversité de ces situations dépend notamment de l’état de santé et de l’implication ou non dans une démarche de recherche d’emploi. Ces situations hors de l’emploi et hors de la retraite autour de 60 ans constituent potentiellement des poches de pauvreté, dans lesquelles se trouvent des seniors qui, tout en ne pouvant ou ne souhaitant pas encore bénéficier d’une pension de retraite, ne peuvent plus travailler ou ne parviennent plus à retrouver un emploi. Ils ne perçoivent alors que des minima sociaux, des allocations chômage ou des pensions d’invalidité.
Un tiers des seniors sans emploi ni retraite vivent en dessous du seuil de pauvreté
En 2015, 1,4 million de personnes âgées de 53 à 69 ans résidant en France métropolitaine, soit 11 % des personnes de cette tranche d’âge, ne perçoivent ni revenu d’activité ni pension de retraite, qu’elle soit de droit direct ou de réversion.
Ces seniors n’ayant ni emploi ni retraite sont en majorité des femmes. Ils sont en moins bonne santé et moins diplômés que les autres seniors. Ils sont aussi plus éloignés du marché du travail que les personnes de 25 à 52 ans sans emploi.
Avec un niveau de vie médian de 1 270 euros par mois, le taux de pauvreté des seniors sans emploi ni retraite (NER) atteint 32 %, contre 7 % pour les seniors en emploi ou à la retraite. Si, quel que soit leur profil, les seniors NER sont plus souvent pauvres que les autres, des disparités apparaissent néanmoins. Parmi eux, ceux dont le conjoint travaille ou est à la retraite présentent un taux de pauvreté plus faible que ceux vivant seuls ou dont le conjoint est également NER.
La composition du revenu disponible des ménages dans lesquels vivent les seniors NER varie notablement s’ils sont en situation de handicap ou pas, selon la présence ou non d’un conjoint et selon son statut d’activité.
La redistribution réalisée par le système sociofiscal réduit le nombre de seniors NER pauvres de 30 %, comme pour les autres seniors. En l’absence de ces transferts sociaux et fiscaux, presque un senior sans emploi ni retraite sur deux serait pauvre.