Perte de pouvoir d’achat des retraités depuis 10 ans : les pensions AGIRC–ARRCO revalorisées seulement de 67% de l’inflation
Sur 10 ans, les revalorisations des pensions de retraite Agirc-Arrco sont près d’un tiers plus faibles que l’inflation.
jeudi 7 octobre 2021, par Denis Lapalus
Des revalorisations des pensions près de deux fois plus faibles que l’inflation
Sur 10 ans, les revalorisations des pensions de retraite Agirc-Arrco sont près de deux fois plus faibles que l’inflation. De 2011 à 2021, la valeur du point, servant de base au calcul de la pension de retraite complémentaire a été revalorisée de 5,71 % pour les salariés (ex- Arrco) et 5,50 % pour les cadres (ex-Agirc) alors que l’inflation a augmenté de 9,88%. L’Agirc- Arrco a fixé à 1 % la revalorisation des pensions de retraite complémentaire des anciens salariés du privé, soit 0,5 point en dessous de l’inflation actuelle, comme le permet l’avenant de juillet 2021. Cette décision prise par les partenaires sociaux pour rétablir l’équilibre financier du régime impacté par la crise sanitaire a un effet négatif pour les retraités, qui, depuis 10 ans, ont subi plusieurs sous revalorisations des pensions complément aires. Sapiendo, expert retraite, a calculé l’effet de ces sous-revalorisations par rapport à l’inflation pour les 13 millions de retraités du régime.
Perte de 4% de pouvoir d’achat pour les cadres
De 2011 à 2021, le cumul des revalorisations est inférieur de près de la moitié à l’inflation entrainant un manque à gagner de près de 4% sur leur retraite complémentaire. « Cette sous-indexation résulte d’une obligation d’équilibre financier, qui pèse sur le régime complémentaire des salariés du privé. Face au vieillissement de la population, on doit agir. Diminuer les pensions des retraités est un des leviers du trio infernal : augmentation des cotisations, recul de l’âge de départ, diminution des pensions. En revanche, dans un souci d’équité et de transparence, les efforts doivent être homogènes entre tous les régimes de retraite. Il sera intéressant de suivre les politiques adoptées par les autres régimes de retraite (régime de base des salariés, régime complémentaire des salariés du public, régime de la fonction publique). » commente Valérie Batigne, fondatrice et Présidente de Sapiendo.
Perte de 3.7% de pouvoir d’achat pour les non-cadres
Pour les salariés (non-cadres), les revalorisations de leurs pensions complémentaires sont 42,22 % inférieures à l’augmentation des prix, représentant une perte financière sur la partie complémentaire de 3,70%.
Pour les cadres, le cumul des revalorisations est 44,31% inférieur à l’inflation, soit un écart plus important que pour les non-cadres (42,22%). Certes depuis la fusion Agirc-Arrco, en 2019, l’évolution de la valeur du point est identique pour les cadres et les salariés mais sur la période 2011 à 2018, les revalorisations du point Agirc ont été moindres. Ainsi, ils accusent une perte nette de 3,99% sur la partie complémentaire spécifique aux cadres (ex-Agirc).
Si les pensions avaient suivi l’inflation, le montant aurait été de 465,14 €, alors qu’il est de 446,60 € soit une perte pour le pensionné de 18,54 € par an, représentant 3,99%. Un écart qui se ressent d’autant plus que la retraite complémentaire représente jusqu’à 2/3 de la pension totale des cadres, ingénieurs et autres techniciens.